Titre culte de l'underground VHS, Cannibal Holocaust est la fois fascinant et repoussant, très juste et totalement putassier, fort et à la fois nanardesque, et au final, c'est un film hors-normes.
A chaque fois qu'on me parlait de ce film, on me citait la violence insoutenable, la dureté de certains passages : alors, sans jouer mon blasé, ces séquences m'ont peu choqué, car 9 fois sur 10, on voit clairement que c'est du maquillage (dû à la différence de couleurs), il n'y a vraiment que la séquence où l'un d'entre eux se fait sectionner le zizi que j'ai un peu tremblé.
Mais là où je trouve le film fort, et c'est peu dit, c'est dans la dénonciation du voyeurisme, du sensationnalisme dans laquelle la télévision va s'y plonger quelques années plus tard ; doit-on diffuser des images meurtrières au nom de l'Audimat ? Et ironiquement, la période où a été tournée le film correspond à la période trouble du cinéma italien où Silvio Berlusconi va tirer les ficelles via la télévision et détruire des décennies de films italiens reconnus, doit-on voir un signe de la part de Deodato ?
La construction du film est aussi intéressante, avec la première partie où des reporters vont récupérer les rushes des premières victimes des cannibales, et ensuite ça va de mal en pis, avec violence, tripailles, et sexe à gogo. Et attention au bois, ça n'est pas très recommandé pour des performances sexuelles...
Plus que dans le côté horreur:snuff, c'est dans le sous-texte critique de la télévision que la film est très intéressant, mais ça n'est pas recommandé aux Bisounours !