Suite à la Seconde Guerre Mondiale, et à la suprématie sur le Monde auxquels accèdent les États-Unis ainsi que l'Union Soviétique au détriment de la "Vielle Europe", les peuples colonisés se révoltent contre cette dernière et luttent pour leur indépendance. Ce mouvement se répand également dès les années 50 sur le continent africain où se situe le Burkina Faso. Dans ce contexte émerge dans les années 80 l'homme dont fait l'objet le "film" éponyme qui va être critiqué : Capitaine Thomas Sankara.


Réalisé par Christophe Cupelin qui a pu vivre à cette époque dans ce pays, le film retrace le parcours de Thomas Sankara, de sa jeunesse à son entrée au pouvoir jusqu'à sa fin de carrière. Utilisant principalement des images d'archives, le premier grand mérite du film sera de nous mettre en lumière la vie d'un homme politique important mais très obscur dans l'esprit de la plupart des gens, surtout des jeunes. Très peu évoqué par les politiques, les historiens et médias en général, le fait qu'il ait été un homme politique d'un pays enclavé et peuplé de seulement 7 millions d'habitants à l'époque n'aide pas à le faire connaître davantage. Contrairement à d'autres leaders de l'après colonisation tels que Nelson Mandela, dont le combat a été très largement médiatisé, bien que "son" Afrique du Sud n'ait pas été "vraiment" colonisé.


Capitaine Thomas Sankara se trouve entre documentaire et biopic. En effet, l'auteur reprend des archives historiques du parcours de Sankara, ainsi que du Burkina Faso des années 80, et certaines apparitions du leader burkinabé dans les médias, principalement français. Seulement, il ne se contente pas de disposer ces images de façon linéaire, il les utilise et à l'aide de filtres, d'effets de montage et de citations marquantes, il dépeint un portrait d'un Thomas Sankara charismatique, brillant et très visionnaire. Bien entendu, l'auteur évoque quelques erreurs commises par ce dernier ce qui peut entacher la parfaite vertu que le Capitaine pouvait avoir chez le spectateur.


On peut alors regretter que Cupelin n’approfondisse pas ce point de vue et évoquant davantage les mauvais côtés du pouvoir burkinabé. Capitaine Thomas Sankara aurait eu et aurait dû, en tant que documentaire, avoir plus de consistance et surtout plus d'objectivité, en dépit de toute l'affection que l'on peut porter à notre cher Thomas Sankara.


La patrie ou la mort! Nous vaincrons.

JeffLet
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le 16 oct. 2016

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Jaffa Jaffa

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