Avec un titre pareil, je m'attendais à sortir du visionnage avec la révolution en tête. Que nenni ! Le capitalisme que décrit Moore à longueur de temps n'est pas le capitalisme mais le libéralisme.


Holà ! Que l'on ne se méprenne pas sur ma vision des choses : c'est exactement la même chose, sauf que l'angle n'est pas le même. Ce qui donne à penser à certains que, justement, le capitalisme et le libéralisme sont des systèmes différents, ou mieux qu'il peut exister un capitalisme à visage humain.


J'en veux pour preuve un élément flagrant, totalement absent de la vision de Moore :


A quel moment critique-t-il la détention des moyens privés de production et cela, dans les mains d'une minorité ? Il omet d'attaquer les pieds d'argile du colosse et choisit, au contraire, de jouer les poils à gratter d'un système fondamentalement inégalitaire. Comment peut-on éluder cette question centrale ?


Moore se complaît dans la critique satirique plutôt que d'apporter les clés et les moyens de nous préparer à une paupérisation inéluctable.


Je voulais juste dire ici que si Moore fonctionne, que ça marche fort pour lui, c'est que... justement... il y a une couille politique (du lat. orchidopoliticus) dans le potage. Donnez à Moore le choix d'exercer, de proposer, de lancer des débats, il fera au capitalisme de sincères égratignures... Mais pas de quoi aller au bout de la démonstration. Ce n'est pas cela le capitalisme, c'est juste son évolution naturelle, c'est ce qu'il permet, comme il permet la misère et la guerre.
En gros, c'est comme s'il avait fait un film sur des symptômes d'une maladie dont on nie les facteurs et les causes. Comment peut-on raisonnablement apprécier ce genre de méthodes, bien faites quoiqu'un peu racoleuses.


Cela étant dit, je préfère voir ce genre de documentaire plus que n'importe qu'elle autre chose. Que cela soit dit.

Andy-Capet
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le 6 nov. 2012

Modifiée

le 22 mars 2014

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