Capitaine faucon ? Capitaine faux-con, plutôt.

Aujourd'hui, j'ai pris le temps de regarder Capitão Falcão ("Capitaine Faucon" en français), un petit film portugais indépendant réalisé par João Leitão.


Ce dernier, prenant place au Portugal dans les années 60, raconte l'histoire d'un militaire super-héros appelé "Capitaine Faucon" au service du dictateur António de Oliveira Salazar.
Le film prend donc une base historique réelle récente (la révolution des œillets de 74), pour en faire une comédie en apparence anodine, mais extrêmement critique et politique sur le fond (et qui évidemment prend énoooormément de libertés sur la réalité historique).


Ca, c'était pour le petit résumé "sérieux". Dans les faits, on peut décrire le film ainsi : c'est l'histoire d'un super-héros kitch à souhaits appelé "capitaine faucon" qui protège (avec l'aide de son acolyte chinois Perdiz) la dictature portugaise des vilains communistes ninjas dans les années 60.


Parce que oui, le film est kitch à souhait. Il prend la forme d'un gros nanar, mais totalement assumé.
Dans le premier quart d'heure, j'étais perplexe, je me demandais ce que je regardais, et j'ai failli abandonner. Mais passé ce moment, on finit par comprendre où l'on veut nous amener, et on commence à saisir les messages à double sens, et l'ironie politique qui se cache derrière (parodie de communistes, de féministes, de révolutionnaires, du conservatisme...).


On a des acteurs qui surjouent, des communistes ninjas (aka "communinjas") à faucilles et marteaux, des situations comiques qu'on te met devant la figure à grand coup de rangers, un "shaman communiste" qui transforme les gens en cocos barbus, des costumes stéréotypés à souhait, et j'en passe.


Et bien que ça parte dans tout les sens, ce film est bien. Vraiment.
Visuellement, le film est réussi, l'image est belle et les couleurs aussi.
Pour le reste, c'est le genre de film qui divise probablement son public. Parce qu'on a là un parti-pris pour la réalisation très net, qui va totalement vers le nanar assumé.


En général, on adhère ou pas du tout.

Trollken
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le 12 avr. 2016

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