Capricorn One
6.8
Capricorn One

Film de Peter Hyams (1977)

"Funny thing happened on the way to Mars."

Peter Hyams (le scénariste) a trouvé un sujet que je ne suis pas loin de trouver génial, et on ne peut que regretter que Peter Hyams (le réalisateur) n'ait pas su exploiter pleinement son potentiel. Une thématique de fiction cinématographique savoureuse, du petit lait pour les apprentis complotiste qui remettent en cause la mission d'Apollo 11 : il s'agit d'une mission de la NASA qui tourne mal et, pour éviter le scandale et les conséquences économiques et géopolitiques néfastes, qui se transforme en une simulation, un gigantesque mensonge qu'il faut tenir coûte que coûte.


Le film s'articule assez vite comme un thriller, mais c'est vraiment la première partie qui est la plus passionnant et correctement mise en scène : comment les trois astronautes sont débarqués in extremis de leur fusée, comment ils sont maintenus dans leur incompréhension, comment on leur fait miroiter un plan qui ne se déroulera pas... Le détournement opéré est géant, l'idée de tourner des scènes sur Mars dans un hangar au fin fond du désert américain fait penser aux théories du complot impliquant Kubrick : tout se goupille assez bien, y compris jusqu'au moment où la capsule censée les ramener sur Terre se désintègre dans l'atmosphère : là, on comprend que les trois sont quand même dans une merde noire, et la tension monte encore d'un cran avec efficacité.


Le problème vient de la composante thriller qui se tisse dans le fond, avec entre autres Elliott Gould (Karen Black est présente, sa présence toujours aussi bizarre, son regard sans doute) : comme si cela était traité de manière marginale, approximative, alors que ce segment sera amené à prendre une importance de premièr plan dans toute la dernière partie — particulièrement ratée. La fuite des astronautes dans le désert, la poursuite aérienne entre deux hélicoptères et un biplan... ça ne va pas du tout. La course poursuite en voiture avec le fast forward est d'une ridicule extrême. Même le plan final exhibe un ralenti raté. Un ratage qui coûte cher, étant donné le potentiel de ce thriller politique sur fond de mission spatiale, qui aurait pu être un jalon du genre s’il s’était donné les moyens d’une réalisation pertinente.

Créée

le 12 juin 2023

Critique lue 10 fois

Morrinson

Écrit par

Critique lue 10 fois

D'autres avis sur Capricorn One

Capricorn One
doc_ki
10

Oh non Mamars, oh non Mamars..une tuerie de dingue de taré

Bonjour et bienvenue sur ma critique rapide de capricorn one, le film où mars est une illusion d'optique les points positifs : un scénario titanesque une réalisation somptueuse une musique...

le 12 août 2020

16 j'aime

15

Capricorn One
Ugly
8

Supercherie martienne

Le sujet peut interpeller et surprendre puisqu'il s'agit de reconstituer un voyage bidon sur Mars filmé dans un décor lunaire factice pour la télévision, en studio. La supercherie ne doit évidemment...

Par

le 17 oct. 2016

15 j'aime

8

Capricorn One
dagrey
8

"On nous cache tout, on nous dit rien..." (Dutronc/Lanzmann)

Quelques minutes avant le départ d'un vol habité à destination de la planète Mars, les trois astronautes présents dans la fusée sont évacués. Ce vol est une question de prestige pour la NASA et un...

le 27 avr. 2020

12 j'aime

4

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

142 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

138 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11