Captain Fantastic est l'histoire touchante d'un père qui aime ses enfants et qui se retrouve confronté à une question brûlante: comment éduquer ses enfants au sein d'une société que l'on rejette?


Portrait d'une famille
La famille dépeinte est heureuse voire idéale : les enfants ne se disputent pas, ils ne rejettent pas les efforts physiques exigés par leur père, ils acceptent de lire en silence, etc. Ils forment alors une famille en harmonie, comme le montre la scène où chacun prend un instrument pour former une mélodie ensemble.


Cette scène est particulièrement éclairante sur la nature de cette famille car le père commence de jouer et les enfants laissent tomber, les uns après les autres, leur activité pour prendre un instrument et se joindre à lui. Ils acceptent donc sa proposition. Un des enfants change alors violemment le rythme et après quelques regards échangés, ce nouveau rythme qui semble être une attaque devient une simple proposition que chacun accepte. Une nouvelle mélodie débute donc.


Ainsi se résume le fonctionnement de cette famille : le père impose un cadre stricte d'éducation au sein duquel chacun est libre de s'exprimer et d'être écouté.


Confrontation à la société de consommation
Vous l'aurez vite compris, le père de cette famille abhorre la société américaine contemporaine, et ses enfants suivent le mouvement. Critique de la nourriture, de la consommation comme simple lien social, du manque d'éducation, de l'infantilisation extrême des enfants, etc. Le père de notre famille idéale a réponse à tout et sa solution semble la solution miracle.
Ce film réussit parfaitement les scènes de confrontations entre deux mondes. Je trouve les réactions des enfants très réalistes et touchantes.


Eduquer
Voilà, avec ces deux premiers points, nous sommes là où nous attendions ce film suite au trailer. Et nous nous plaisons bien dans ce film qui critique la société capitaliste. Oui mais Captain Fantastic n'est pas un film qui veut juste faire la morale à tous ces pauvres citoyens de nos sociétés occidentales. Non, Captain Fantastic c'est le film d'un père vous dis-je !


Eduquer, est-ce faire grandir nos enfants loin de tout ce que l'on rejette pour qu'ils ne retirent que le meilleur de la société, ce qui les rend aussi incapables de connecter avec les autres êtres humains de la société ? Eduquer, est-ce endurcir son enfant pour qu'il ait les armes intellectuelles et physiques pour se défendre OU est-ce le protéger contre toutes les douleurs ? etc.
J'aime ce film parce qu'après la prise de conscience du père sur le danger auquel il expose ses enfants, il n'y a plus de ligne parfaite d'éducation, il n'y a plus de perfection du père. Sans cesse il faut s'interroger et se remettre en question pour éduquer ses enfants.
J'aime ce film parce qu'au bout du compte, aucun personnage n'est mauvais. Tous les adultes sont animés par le même sentiment : ils aiment leurs enfants et veulent les protéger contre ce qu'ils pensent mauvais pour eux. Pour notre héros, il s'agit de la société capitaliste ; pour sa sœur, il s'agit de préserver l'innocence de ses enfants quitte à leur cacher une partie de la vérité ; pour son beau-père, il s'agit d'offrir un poste stable dans la société et de protéger la santé des enfants. On ne peut dire qu'ils sont mauvais pour vouloir ça. Libre à nous de choisir quelle voie prendre pour nos enfants, voire de les combiner toutes les trois selon nos croyances et nos coeurs.


Sigur Ros
Je ne peux terminer cette critique sans mentionner la BO. Sigur Ros est magnifiquement utilisé dans ce film. Je trouve leur musique parfaitement adaptée aux films et je suis toujours ravie de voir que des réalisateurs l'accueillent et lui donnent la place qu'elle mérite.

Camilleon
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le 17 oct. 2016

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Camilleon

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