Matt Ross nous propose ici une très belle comédie. La danse est menée par Vigo Mortensen qui se dévoile en "papa hippy" de six enfants, dont les valeurs et techniques d’éducation sont en marge de la société et font polémiques. Au programme via ferrata, combats aux couteaux, un petit détour par l’apprentissage de notions de physique quantique (et j’en passe). Le tout au sein de mère nature où le repas est traqué et dépecé avant d’être dégusté.
Seulement voilà, alors que nous vivons dans un monde où prolifèrent des téléréalités où peoples un peu limités doivent survivre dans le milieu hostile de la jungle, que se passerai-t-il si, à l’inverse, l’on jetait de jeunes "sauvages" au milieu de la civilisation moderne. Et bien à l’instar des élèves de prépas se retrouvant dans leurs premiers TP en école d’ingénieur, cela amène quelques situations cocasses où la découverte des règles sociales se confronte au choc des cultures… On ne se lassera pas de voir l’ainée essayer, maladroitement, de conquérir une citadine ou le benjamin s’interroger sur les rapports sexuels. Voilà un film bien pensé et qui ne se veut pas moralisateur ou dénonciateur, ce qui est d’ailleurs très agréable.


Cependant, l’on est tout de même amené à se poser quelques questions (tout du moins c’est mon cas), car le thème de l’éducation est ici au centre des discussions. Constamment discréditer par le reste de sa famille, Ben, le personnage joué par Vigo Mortensen, doit se battre pour défendre ses positions. On assiste donc à un combat entre éducation classique et éducation marginale où nul ne souhaite déposer les armes. Ce qui, au final, peut nous faire se demander s’il y a vraiment un vainqueur au sortir de cet affrontement. Quel choix d’éducation vaut-il mieux adopter si les deux camps sont dans l’incapacité de s’écouter afin de voir naître un débat constructif ? Il n’y a sans doutes pas de bonnes ou de mauvaises réponses à cette question. Mais une constante doit apparaitre, celle de l’amour et de l’intérêt que l’on porte à ses enfants car c’est le critère qui créé une vraie différence entre les deux parties.


Pour raccrocher avec un aspect plus cinématographique que philosophique, retenons Vigo Mortensen, dont la qualité de jeu n’est plus à mettre en doute, qui excelle avec un rôle dans lequel on ne l’attendait pas forcément, ce qui est une très bonne surprise. Surpris également par le jeu des enfants, très fort, drôle et touchant qui a su mettre en emphase la qualité et la puissance émotionnelle du film.


Enfin, en complément de tout cela, "Captain Fantastic" est le résultat de rapport sexuel non protégé dans lequel "Into the wild" aurait enfanté "Little miss Sunshine".

Valentin_Picard
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le 18 oct. 2016

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Valentin Picard

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