Un des plus beaux films sur l'adolescence
On m'a recommandé ce film pour une scène où John Travolta tue un porc à la masse. Forcément, cela m'avait intrigué.
N'ayant jamais lu de Stephen King, je suis incapable de juger du film en terme d'adaptation. Je juge donc simplement ce que j'ai sous les yeux, sans a priori.
Je déteste les films avec des teenagers. Pourtant ce film m'a beaucoup parlé, sans doute parce que je le regarde avec les yeux d'un jeune enseignant. La fragilité des adolescents et leur cruauté entre eux est magnifiquement rendue, de même que la perplexité des adultes devant leurs réactions excessives. Je dis sans honte que ce film m'a aidé à comprendre certains de mes élèves.
Pour en venir au scénario : l'intrigue est assez simple, et plutôt sans surprise. La première scène, à moi qui suis un mâle, m'a un peu traumatisé. J'ai aimé que le surnaturel reste relativement au second plan : le film ne cherche pas à exploiter toutes les possibilités de la télékinésie, et c'est tant mieux. Il n'y a pas de dispersion, comme ça.
Un nombre non négligeable de scènes sont étirées de manière invraisemblable, mais par une sorte de miracle, cela ne choque pas outre mesure . Peut-être une volonté de la part de De Palma de s'inscrire dans la série B, je ne sais pas. Beaucoup de séquences méritent d'être étudiées pour elles-mêmes, du fait de leur perfection formelle. Elles restent longtemps à l'esprit.
Enfin, Piper Laurie et surtout Nancy Allen campent des méchantes très denses et très hitchockiennes. Quant aux effets gores, ils sont limités. Et d'ailleurs la fameuse scène du cochon tué est traitée hors champ, j'ai donc été déçu. ^^
Pour conclure, ce qui fait la réussite de ce film est qu'il laisse un peu de côté le surnaturel et traite surtout des peurs liées à l'adolescence : peur devant les changements que connaît le corps, désir de reconnaissance sociale, angoisse devant les situations de conflit...