King / De Palma, attelage gagnant.
La société tue l'individu
C'est une thèse récurrente chez King. Surtout la société américaine, celle qui est puritaine et hypocrite, celle qui condamne vertement les écarts tout en se cachant pour faire les mêmes. C'est évidemment le cas dans ce film tiré du livre. Carrie est prise en étau entre sa mère bigote jusqu'à la folie et ses "camarades" de classe la traitant comme un freaks. Dans un film, on a un peu moins de temps pour installer tout cela, il faut aller vite, comprendre les tenants et aboutissants en quelques scènes. Ca marche bien. Un brin "simpliste", peut-être, mais ne boudons pas notre plaisir.
L'individu se révolte
C'est aussi une deuxième thèse chez King. Le ressort du premier versant. Parfois, certains se révoltent, comme c'est le cas ici. Il faut un lent crescendo pour arriver au dénouement final, un long chemin vers la vengeance. Ca explose, ça part en quenouilles. D'aucuns diraient que c'est du grand-guignolisme. De fait, visuellement et scénaristiquement, il faut accepter certaines choses. Mais quand on choisit de regarder des films d'épouvante, on y est prêt, ça peut faire partie du jeu.
De la différence du livre et du film
J'ai fait les deux, je peux en parler. On ne peut que se réjouir que De Palma ait choisi de réaliser Carrie. Pourtant, je ressens une pointe de déception. Non pas qu'il eut été possible de faire significativement mieux. Mais tout ce que raconte King, un film ne peut le traiter que par raccourcis. On a moins le temps de s'indigner, de se délecter, d'espérer. Mais c'est quand même un 8.