Carrie au bal du diable par Kreyket
Respectant autant que possible le classique de Stephen King mais sans pouvoir en respecter le format (alternance de phases de récit et fausses coupures de presse), De Palma fait ce qu'il peut.
Musique impeccable, image propre mais typée (un peu trop), bon casting, très bon rythme... J'aurais peu de reproches techniques à faire, si ce n'est que les années 70 sont un peu trop visibles, mais la technique n'est pas tout et ici ce sont les détails qui fâchent. Ravis par la scène d'ouverture (pas juste la douche hein, TOUTE la scène), on est directement jetés en plein cœur du sujet, introduits rapidement et efficacement à tout les personnages pendant encore 15-20 minutes. Ensuite malheureusement, l'intérêt s'affaisse à cause de scènes sortant un peu trop du contexte (le sport punitif qui dure trop, Travolta qui conduit, autant dire toute la conception et la mise en place d'un plan aisément explicable bien plus simplement, ce qui peut aussi s'exprimer ainsi : pendant près d'une demie-heure, on sait ce qu'il va se passer avant que ça ne se passe). Enfin, Carrie se prépare pour le bal et tout ce que ça entraîne (incluant une montée de pression magistrale), puis le bal (qui entretient la pression subtilement) et PLOUF ! Le seau de la déception nous décoiffe le brushing du thriller réussi. Alors que nous étions en droit de nous attendre à un massacre sanglant, à des hectolitres de ketchup et autres joyeusetés, voilà que nous est présentée l'hécatombe la plus soft depuis que Gaston a envahi le château de la Bête. "Le bal du diable" pour quelques minutes de jet d'eau ? Sérieux ?
Voyez (ou revoyez j'espère) Christine à la place, même thème, même auteur, mais réalisateur différent et bien plus efficace.