Oued Side Story
Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale, l'Europe se déchire. À Casablanca existe un lieu où Dieu lui-même n'est plus que spectateur. Les âmes égarées, fuyant les bruits de bottes du cancer...
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le 28 mai 2014
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Qu'est-ce qui fait de Casablanca un très grand film ? Qu'est-ce qui fait qu'il est devenu un classique ?
Le réalisateur états-unien Michael Curtiz après une première carrière hongroise puis autrichienne puis allemande arrive aux États-Unis en 27. Il y est tout aussi prolifique. Il sort en 1938 Les aventures de Robin des Bois, ce grand classique avec Errol Flynn et Olivia de Havilland puis La Caravane héroïque en 40 avec toujours Flynn, mais aussi Humphrey Bogart. Il enchaine alors les succès avec L'Aigle des mers et La piste de Santa Fe (sortis la même année) est c'est en 1942 qu'il sort Casablanca. Il confie l'adaptation d'une pièce de théâtre aux frères Epstein (Julius et Philip) mais ils quittent le projet en cours de route pour écrire des scénarios de propagande et sont remplacés par Howard Koch. C'est sans doute le fait que le film ait été écrit à plusieurs mains qui lui donne son aspect un peu fouillis, mais en même temps son extraordinaire vitalité (et sa richesse).
Le film se déroule à Casablanca, au Maroc français, pendant la seconde guerre mondiale, donc en France libre à l'époque. Si les Allemands occupent la France, les français eux, occupent le Maroc. Les états-uniens ne sont pas en reste, puisqu'ils fréquentent le Café américain de Rick (Humphrey Bogart), où l'on trouve malheureusement aussi de méchants allemands nazis. Le fait qu'il y ait tout ce petit microcosme dans cette petite ville exotique de Casablanca (Maison Blanche) fait tout le charme du film. Il y a peu de films réussis sans des nazis car ils font toujours les pires méchants et il n'y a pas de bons films sans de bons méchants. Mais il y a aussi des français vichissois (collabos) dont l'excellent Claude Rains et beaucoup de personnages hauts-en-couleur, si j'ose dire, dont Sam l'extraordinaire pianiste noir (Dooley Wilson qui n'était d'ailleurs pas pianiste dans la vie, mais batteur de jazz, mais heureusement, aussi, chanteur) et ami du tenancier. Car la musique de ce dernier joue un rôle prépondérant, autre atout majeur du film, et d'ailleurs, la Marseillaise n'aura jamais été aussi émouvante que dans ce film, entonnée par toute la salle pour contrer l'une de ces horribles chansons dont les allemands ont le secret (depuis qu'Hitler a choisi Wagner, il est vrai que la musique allemande s'est véritablement détériorée). Il n'y a que Gainsbourg (à moins que ce ne soit Gainsbarre) qui ait réussi à donner une autre version émouvante de la chanson. Autre atout majeur de ce film, c'est son rythme, car comme le jazz, omniprésent, nous l'avons dit, le film ne nous ennuie par avec des motifs trop répétitifs. Enfin, l'humour, et l'écriture des répliques dont beaucoup sont devenues cultes même pour certains qui n'ont pas vu le film (c'est le principe du culte) !
Mais arrêtons-nous là, nous ne voudrions pas tout divulgâcher, et nous vous laissons découvrir ou redécouvrir ce classique qui mérite amplement son statut.
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Créée
le 10 nov. 2025
Critique lue 4 fois
Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale, l'Europe se déchire. À Casablanca existe un lieu où Dieu lui-même n'est plus que spectateur. Les âmes égarées, fuyant les bruits de bottes du cancer...
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le 28 mai 2014
94 j'aime
11
Evacuons tout de suite les qualités quasi-indiscutables du film : Oui la photographie est magnifique. Oui le décor du café est immersif et prenant à souhait. Oui, l'apparition de Bogart est mythique,...
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le 30 juil. 2013
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le 30 mars 2013
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