Cette suite directe de Black Caesar, même si elle en modifie le final, comme souvent lorsque les producteurs veulent capitaliser sur un succès, change quelque peu son braqué. On n’est plus dans cette version black du Petit César, mais vraiment dans le pur film d’exploitation. De fait, le scénario est bien moins rigoureux, partant dans un sens puis dans l’autre, misant avant tout sur ses nombreuses scènes d’action. Et, le moins qu’on puisse dire, c’est que ça dézingue sec dans cette suite aussi violente que l’opus précédent. Mais si les scènes de fusillades sont plutôt habilement menées (notamment celle réalisée du haut d’un building ou ce règlement de comptes dans la maison de Tommy Gibbs), les scènes de bagarre manquent cruellement de réalisme, soulignant l’évident manque d’un coordinateur pour mettre un peu de vraisemblance là-dedans. On en a cependant l'habitude.
L’ensemble est un peu brouillon et bas du front mais le film excelle dans ses nombreuses scènes urbaines qui permet de s’immiscer totalement dans cette ambiance propre aux seventies. De fait, le résultat entre plutôt bien dans le cadre du polar urbain de l’époque avec son goût pour les séquences à consonance documentaire avec caméra à l’épaule. Edwin Starr relaie avec talent James Brown au score et l’interprétation est tout à fait correcte. La bonne trogne de Fred Williamson est un gage de sympathie et Julius Harris, qui joue son père (un rôle malgré tout écrit avec les pieds qui montre un tranquille père de famille plonger dans le monde de la Pègre) est également un bon parti.
Le film joue sur du billard et ne sort pas du cadre défini avec ses péripéties attendues et ses scènes d’action plus ou moins réussies, mais l’ensemble constitue un divertissement tout à fait potable. Larry Cohen, en bon faiseur de série B, fait le job et emballe un film de blaxploitation plutôt maîtrisé. En clair, on est très loin des nombreux nanars qui jalonnent la filmographie du genre.
5,5/10