Casus Belli
7.3
Casus Belli

Court-métrage de Yorgos Zois (2010)

Emportés par la foule, qui nous traîne, nous entraîne....

Critique écrite lors du Festival du Court-Métrage il y a 2 ans.

"Une fiction expérimentale" … voilà ce que nous avait promis Georgios Zios, réalisateur grec de ce chef-d’œuvre. On pouvait s’attendre à un nullissime essai cinématographique, eh bien non!
Ce film présente une longue file d’attente composée de diverses personnes dans des lieux aussi ordinaires qu’inattendus tels qu’une église ou un musée. La chaîne semble incassable jusqu’au moment où un mendiant décide de la briser…

Ce film , extrait de la série internationale I11, est surement celui qui est le plus réussi cinématographiquement. En effet, la caméra filme la plupart du temps en travelling latéral plus ou moins rapide, ce qui n’est pas chose aisée avec des plans très longs, mais qui tiennent en haleine le spectateur, qui souhaite arriver au bout de la chaîne pour connaître le dénouement. On joue sur l’effet d’attente.
Mais surprise! Le dernier maillon de la chaîne est perçu sous un nouvel angle, afin qu’on puisse s’approprier son point de vue. De ce changement d’angle de vue ( il y en a trois dans le film) on passe dans la deuxième partie de ce court-métrage, là où tout s’accélère.

Les sons sont diégétiques, avec l’absence de musique extra-diégétique. L’éclairage est bien travaillé, pour définir les lieux et leurs atmosphères. Il permet également différentes transitions , faites par des objets communs comme des murs… Le jeu d’acteurs est indescriptible, puisque on a à faire à une pléiade de figurants. De cela, on ne ressent aucune émotion, on ne reçoit que des expressions , des traits de caractère des acteurs.

C’est alors un film à part, qui ne se classe dans aucune catégorie, bien qu’il ait une fin morale, qui bouscule la société, à l‘image de ce qu‘a fait le mendiant. Sans en révéler la fin, ce court-métrage décalé donne une belle leçon de vie à une salle Cocteau remplie, qui , en fine connaisseuse, a longuement applaudi ce petit bijou.

Note : la salle Cocteau est la salle où a été projeté la séance. Elle est la salle principale de la Maison de la Culture, lieu culturel bien connu des Auvergnats.
letitmec
8
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le 8 oct. 2012

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