Quand on a grandit avec Cédric Klapisch, que Cédric Klapisch sort un nouveau film, que ce film se passe en Bourgogne et parle de vin, qu'il se déplace à France Inter pour en parler, qu'il n'en parle pas à Éva Bettan mais à François-Régis Gaudry, le dimanche matin, dans l'émission de radio gastronomique "On va déguster", que son passage et que les extraits entendus vous enthousiasment... hé bien, vous ne pouvez évidemment rien faire d'autre que d'aller le voir, ce nouveau Klapisch.


Bref, j'ai été voir "Ce qui nous lie"... et j'ai beaucoup aimé :)


Le film se passe donc en Bourgogne, durant toute une année. Pas moyen de faire moins, évidemment, c'est le temps de la vigne. On y suit une fratrie, 2 frères et une sœur :



  • L'ainé revient après 10 ans d'absence, dont 5 ans de silence. L'ainé revient de l'autre côté du Monde car son père est à l'hôpital, en train de mourir.

  • La cadette est restée, fidèle à son père et au domaine viticole familial. Se faisant une place, tout en finesse, dans un monde encore assez masculin.

  • Le benjamin est marié et jeune papa. Il a une belle famille, également propriétaire. Il cherche un équilibre, il cherche sa place, comme souvent les benjamins.


Tout en finesse, avec beaucoup de psychologie et juste ce qu'il faut d'humour, Cédric Klapisch mêle, tout au long de cette année, le récit de la vigne aux histoires d'amours des uns et des autres : l'amour, parfois maladroit, d'un père à ses enfants, l'amour qui lie une famille à sa terre, l'amour que tous portent à la vigne et au vin...


"Ce qui nous lie" parle de transmission, le domaine y est l'un des personnages principaux. On comprends que chacun a besoin de trouver son équilibre. On se rends compte qu'il est parfois difficile de grandir, de s'émanciper, d'accepter ses racines pour mieux les transmettre.


Presque 2h plus tard, plus d'un an a passé et on en est tout étonné. On a passé un excellent moment, mais on sent confusément que le sujet n'a été qu'effleuré et que nous pourrons encore en profiter pendant un bon moment. Bref, un bon cru, qui se déguste comme il se doit, mais qui a de la longueur en bouche. Comme un premier cru de Bourgogne.

zemoko
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le 16 juin 2017

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Arnaud Malon

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