Mine de rien, doucement mais surement la fi-fille de Don Johnson et Mélanie Griffith, Dakota Johnson, est en train de se constituer un statut non-négligeable au sein de la jungle Hollywoodienne.


Ancienne mannequin devenue actrice (parcours logique, et encore plus vu ses géniteurs), elle est à la tête d'une franchise des plus lucratives - 50 Shades of Grey, dont le second opus est actuellement en tournage -, tout en s'offrant quelques seconds-rôles remarqués dans quelques films franchement recommandables (5 ans de Réflexion, 21 Jump Street mais surtout Strictly Criminal).


Conséquence direct du carton mondial de l'adaptation cinématographique de l’œuvre de E.L James, la voilà déjà en tête d'affiche d'un divertissement monté totalement - ou presque - sur sa propre personne : Célibataire, Mode d'Emploi; ou une énième comédie surfant autant sur la référence Sex and The City que sur le cultissime Mes Meilleures Amies - dans lequel figurait déjà la désopilante Rebel Wilson.


Accompagnées de la pétillante Alison Brie et de l'une des habitués du genre, madame Apatow Leslie Mann, la Dakota va donc tenter de nous faire marrer de manière plus franche et volontaire que pour Cinquante; et vue sa co-pilote déjantée, force est d'avouer que l'affaire ne devrait être si difficile à conclure tant il est presque impossible de ne pas craquer face à l’abatage décomplexée de la blonde bien en chair.


Après vision, si il est évident que How To Be Single - en V.O - ne pète pas dans la soie de l'originalité, il n'en est pas moins une petite péloche suffisamment drôle et charmant pour divertir même si on lui préfèrera - et de loin -, le frenchy Les Gazelles de Mona Achache, qui traitait avec bien plus d'honnêteté et de fraicheur, un sujet similaire.


Mise en boite par le scénariste et réalisateur allemand Christian Ditter (le sympatoche Love, Rosie) et tiré du roman éponyme de Liz Luccillo (scénariste sur les deux dernières saisons de... Sex and The City), Célibataire, Mode D'Emploi suit le quotidien de quatre célibataires - Alice, sa meilleure amie Robin, sa sœur Meg mais également Lucy -, et s'intéresse, au fil des rencontres, à leur manière de mener à bien leur quête d'un équilibre aussi bien sentimental que personnel.


Plus ou moins chorale et réaliste, l'histoire s'attache à retranscrire avec plus ou moins de profondeur - et à coups d'arc narratifs alignant les clichés à la pelle -, comment chacune de ses jeunes femmes - évidemment toutes différentes les unes des autres - gèrent leur célibat au sein d'un microcosme New-Yorkais ou toutes les rencontres sont possibles.


Ambitieux sur le papier (avec en filigrane, la critique de la société/jeunesse d'aujourd'hui tout autant que l'ode au lâcher prise), le film l'est bien moins à l'écran tant il se retrouve très vite coincé le cul entre deux chaises, hésitant trop souvent entre la comédie volontairement potache (mais pas complétement assumée) et la romcom un brin sociologique sur la recherche de l'amour - qui ne s'assume pas vraiment non plus -; sacrifiant aussi bien les personnages de Leslie Mann (carriériste obsessionnelle suite à une déception amoureuse) que d'Alison Brie (craquante en " chercheuse " de prince charmant sur internet).


Dommage car dans ce wannabe Sex and The City qui souffre grandement face à son ainé au jeu des comparaisons (quatre héroïnes, qui plus est très proches de la bande à Carrie, le ton et les thèmes sont équivalent avec en prime,la Grosse Pomme en fond... what else ?) tout autant que d'une mise en scène transparente; on retrouve de ci et quelques bonnes intentions (le thème du couple est plus ou moins bien abordé, celui du sexe et de l'alcool comme remède du quotidien également), notamment l’abatage délirant d'une Rebel Wilson absolument hilarante (même si elle commence sérieusement à user son rôle phare de seconds couteaux décomplexée et sans-gêne), en pseudo mentor totalement dévergondée d'Alice.


Shooté à la B.O. tendance et aux références marquées à la pop culture mais bien trop inégal, lisse et sage pour pleinement marquer la psyché de spectateurs ayant mirer bien mieux ailleurs, Célibataire, Mode d'Emploi est une comédie romantico-décomplexée charmante et plaisante mais oubliable malgré son joli quatuor réellement rafraichissant.
Pas la comédie de l'année donc, et encore moins celle du moment (Deadpool !!!).


Jonathan Chevrier


http://fuckingcinephiles.blogspot.com/2016/03/critique-celibataire-mode-demploi.html

FuckCinephiles
5
Écrit par

Créée

le 1 mars 2016

Critique lue 1.6K fois

4 j'aime

1 commentaire

FuckCinephiles

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

4
1

D'autres avis sur Célibataire, mode d'emploi

Célibataire, mode d'emploi
Margot_VanSant
2

SCAN-DA-LEUX

Mon Dieu... Sérieusement, en 2016? Merci de dépeindre les filles (et certains mecs!) en stéréotypes on ne peut plus monstrueux. Par quoi commencer? Bon je zappe le cadre irréaliste du...

le 19 sept. 2016

14 j'aime

2

Célibataire, mode d'emploi
Black-Night
7

Critique de Célibataire, mode d'emploi par Black-Night

Célibataire, Mode D’Emploi est un bon film. Une comédie romantique adorable, joviale et pétillante ainsi qu’un rien vulgaire au sujet quelque peu éculé sur des célibataires dans la ville de New-York...

le 7 mars 2016

11 j'aime

1

Célibataire, mode d'emploi
EvyNadler
4

50 nuances de gré

Si vous n'aimez pas les comédies romantiques américaines, ne regardez pas ce film. Je pense que c'est avant tout une base plutôt solide pour vous renseigner. C'est tout ce que vous imaginez. Le fait...

le 25 oct. 2016

10 j'aime

Du même critique

Avant toi
FuckCinephiles
8

Critique de Avant toi par FuckCinephiles

Comme la majorité des spectateurs de la série Game of Thrones, nous sommes de ceux à être tombé amoureux de la belle Emilia Clarke dès le premier regard. Si la jolie (et le mot est faible) Kalheesi...

le 20 juin 2016

35 j'aime

The Get Down
FuckCinephiles
8

Critique de The Get Down par FuckCinephiles

(Critique - sans spoilers - de la première partie de la saison 1) Tout part d'un projet aussi fou qu'alléchant sur le papier : mettre en image avec passion et réalisme, la naissance du hip-hop dans...

le 16 août 2016

32 j'aime

2

Nous trois ou rien
FuckCinephiles
8

Critique de Nous trois ou rien par FuckCinephiles

Tôt ou tard, les poils à gratter comiques du Paf s'en vont envahir le septième art, avec des fortunes diverses certes, mais force est d'admettre que le giron humoristique de chez Canal + peut se...

le 14 oct. 2015

30 j'aime

2