Adapté d'un bouquin de King qui était une sympathique bisserie déviant de L'armée des morts (qu'il prenait soin de citer), Cell nous fait le coup de l'hystérie de masse transformant les gens en contaminés avec un signal sonore qui provoque leur état. Un sympathique argument qui aurait matière à renouveler le genre si ce n'est que la mise en scène est totalement ratée. Ce film devrait être montré à tous les pourfendeurs de World War Z, qui se rendraient alors compte de combien les zombies sont réussis et bien faits. Cela leur démontrerait d'ailleurs qu'il est difficile de parvenir à faire des zombies crédibles, promouvant des quasi films Z comme Colin en d'honnêtes séries B qui parviennent à être efficace avec de faibles budgets. Ici, dès le début, les contaminés sont ridicules, et le seront toujours dès qu'ils seront filmés de près. Les mouvements de foule sont cheap mais efficaces, mais dès qu'on commence à voir les infectés, la direction d'acteur est d'une telle nullité qu'on explose de rire devant le ridicule. Car tous ces contaminés puent le ridicule. Imaginez dans la rue que vous voyiez un type se mettre à gueuler en agitant les bras avec son portable en kit main libre qui pendouille, avant d'aller poignarder le gars d'à côté avec des gestes outrancièrement exagérés et des gros yeux pas content du tout. Malgré l'horreur recherchée, on se tord de rire devant autant d'exagération, on n'y croit pas une seconde. Et c'est cela à toutes les apparitions des zombies. Alors, en lui même, le film n'a pas des ingrédients nuls. C'est une petit film de série B classique qui peut parfois avoir ce petit goût du film de survie fantastique où les doutes et la peur de l'avenir occupent l'esprit pendant qu'on survit au jour le jour. Toutefois, si Samuel lee jackson fait le strict minimum (aucun cynisme, absolument quelconque), John Cusak ruine complètement cette partie du film. Habillé comme un gothique quarantenaire, l'intro du film le ridiculise d'office en lui faisant faire des cascades à foison (sans budget hein, attendez de voir la laideur du crash aérien) puis en en faisant le héros de l'histoire alors qu'il ne parvient jamais à être physiquement convaincant dans son rôle. A vrai dire, le seul que j'ai un peu remarqué, c'est le caméo de Lloyd Kaufman, qui apparaît hélas moins de 30 secondes pour dire un truc banal et disparaître. C'est dommage, car j'aurais bien aimé le voir jouer le possédé. Bref, à éviter, ou alors lui préférer le film à sketch The signal, sorti quelques années plus tôt et se révélant bien plus efficace avec un moindre budget.

Voracinéphile
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le 15 juin 2016

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