Le documentaire est un bel hommage à la chanteuse capverdienne [souvent comparée à Edith Piaf (1915-1963) ou Billie Holiday (1915-1959)], qui a popularisé la morna (genre musical mélancolique typique du Cap-Vert et inscrit au patrimoine culturel mondial de l’humanité en 2019) et la coladeira (version accélérée et dansante de la morna), et où ses chansons servent de fil conducteur. D’un format classique (94 mn), il retrace, de façon chronologique, la vie de la chanteuse, avec interviews de ses proches et images d’archives familiales (dont sa petite-fille Janete). Elle débuta en France en 1991 au New Morning à Paris, ne connut vraiment le succès qu’en 1992, à l’âge de 51 ans [grâce à la chanson « Sodade » (qui parle du travail forcé des Capverdiens dans les plantations de la colonie portugaise Sao Tomé-et-Principe, archipel du golfe de Guinée au large du Gabon et de la Guinée Equatoriale) de l’album « Miss Perfumado »], notamment grâce à son agent français, José da Silva dont la famille maternelle est originaire de Mindelo (île de São Vicente), ville natale de la chanteuse. Elle chanta à l’Olympia à Paris en 1993, à Los Angeles et New York en 2001. Elle a chanté à Cuba en compagnie du guitariste Compay Segundo (1907-2003) qu’elle prenait pour un vieux. Elle donna son dernier concert en 2011 (à 70 ans) à Antalya (Turquie) et décéda le 17 décembre 2011 par insuffisance respiratoire (ayant déjà eu 2 attaques cardiaques). Côté vie privée, son père est mort quand elle avait 7 ans, l’obligeant à aller à l’orphelinat jusqu’à 13 ans. C’est la présence de verrues aux pieds qui l’obligeait à marcher pieds nus. Elle a eu 3 enfants avec un Portugais dont une fille morte à un an, mais ne s’est jamais mariée. Après l’indépendance du pays (1975), ancienne colonie portugaise, elle est restée chez elle entre 40 et 50 ans (entre 1981 et 1991). En 1999, elle s’achète une maison où beaucoup de gens venaient lui demander de l’argent. Son alcoolisme n'est pas caché (elle en avait besoin pour monter sur scène). Elle était en tournée 8 mois par an et rentrait dans son île pour Noël. Dommage que ses musiciens et paroliers (car Cesária Évora n’est qu’interprète) ne soient pas évoqués.