Un survival réaliste et bien joué qui passe à un rythme fou et sublimé par son superbe décor naturel

On peut s’étonner de voir Angelina Jolie faire son grand retour au cinéma avec ce film de prime abord assez confidentiel, ayant presque la carrure d’une série B de luxe. Tout comme de voir Taylor Sheridan aux commandes, lui qui est un scénariste connu et reconnu à Hollywood (« Sicario » par exemple) et qui a réalisé l’excellent thriller glacial « Wind River ». Le reste du casting est plutôt bon également alors on se dit que ce survival teinté d’action pourrait être bien plus que ce qu’il laisse paraître. Et, en effet, « Ceux qui veulent ma mort » déroule son script de manière assez programmatique sur certains aspects mais surprend constamment sur d’autres. Mais surtout, il se révèle au final être un film prenant de bout en bout, un parfait divertissement de qualité du samedi soir.

Le gros point fort de « Ceux qui veulent ma mort » reste sans conteste le cadre naturel somptueux où se déroule l’action. Sheridan nous immerge littéralement dans les grandes forêts de sapins et les montagnes du Montana. S’il abuse parfois des plans de coupes aériens sur ces vertes étendues, la manière dont sont filmés ces décors sauvages est magnifique et donne un cachet certain à ce suspense au cordeau et lui confère surtout une originalité bienvenue. Un peu comme « La Rivière sauvage » ou tout autre rareté cinématographique qui inscrit le genre du thriller ou de la traque dans ce genre d’univers naturel hostile. Et les feux de forêt ajoutent encore un obstacle aux personnages et un caractère spécial au long-métrage, comme le prouve ce sublime final dans les flammes aux images chaudes, jaunies et presque irréelles.

Si on peut reprocher le côté très hollywoodien du trauma de l’héroïne, un peu trop martelé et cliché, les acteurs jouent juste et permettent de passer outre, notamment le jeune acteur Fin Little, impressionnant de maturité. Il y a aussi quelques facilités de scénario mais elles sont assez légères pour que l’on ne s’en offusque pas. A l’inverse, le réalisme des situations est appréciable, comme le prouve le comportement des méchants, pour une fois complètement adapté, professionnel et sans concessions, ou encore le fait de ne jamais tomber dans la surenchère. Le montage couplé à un rythme soutenu fait également merveille. En somme, « Ceux qui veulent ma mort » divertit sans problème, nous scotche à notre siège et nous plonge dans un cadre beau à se damner et rarement vu au cinéma. Du pur spectacle de détente, entre tension et un peu d’émotion, fait par des artisans concernés et qui ne se moquent pas de leur public.

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