Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Dommage que le film dure une demi-heure de trop, car le parti-pris de "Chacun dans sa coquille" est étonnant : 5 personnages totalement à coté de la plaque, qui n'arrivent à rien, et qui ne font que se tromper de cible, de lutte, de solutions.

Le point de départ ressemble à un Naruse ou un Ozu : une veuve veut marier sa belle-fille à un jeune medecin plein d'avenir. Mais là où les deux réalisateur sus-cités se seraient plu à tresser des intrigues compliquées pour déboucher sur un mariage, Uchida prend un plaisir sadique à tout balancer dans le caniveau : la jeune fille est cyclothymique et tête à claque, le médecin est un affreux prétentieux et macho qui drague ouvertement la veuve plutôt que la pimbèche, le frère phtisique joue tout l'argent de la famille en bourse, et ne fait rien pour calmer les jalousies entre les deux femmes, quant à l'ami de la famille, récent chomeur, il préfère faire le tour du Japon plutôt que sa cour à la candidate au mariage.

Voilà, la situation est posée en 15 minutes, et jusqu'à la fin, tout ce petit monde tourne en rond, à s'entre-déchirer, à se faire souffrir, à errer. Pour rien. C'est noir et désespéré, et loin des canevas hollywoodiens, il n'y a ni justice, ni happy end, ni morale, ni même d'explication à ce gigantesque gâchis. La vie ne vaut pas la peine d'être vécue, point barre.
Chaiev
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Kimura, dans mes bras ! et 映画

Créée

le 7 janv. 2011

Critique lue 318 fois

Chaiev

Écrit par

Critique lue 318 fois

8

D'autres avis sur Chacun dans sa coquille

Chacun dans sa coquille

Chacun dans sa coquille

le 24 janv. 2022

Conte cruel de l'égoïsme

Tomiko, une veuve de guerre, veut marier sa belle-fille à un jeune médecin plein d'avenir mais celui-ci préfère la mère. Un autre prétendant de Tomiko se caractérise par sa couardise tandis que son...

Du même critique

Rashōmon

Rashōmon

le 24 janv. 2011

Mensonges d'une nuit d'été

Curieusement, ça n'a jamais été la coexistence de toutes ces versions différentes d'un même crime qui m'a toujours frappé dans Rashomon (finalement beaucoup moins troublante que les ambiguïtés des...

The Grand Budapest Hotel

The Grand Budapest Hotel

le 27 févr. 2014

Le coup de grâce

Si la vie était bien faite, Wes Anderson se ferait écraser demain par un bus. Ou bien recevrait sur le crâne une bûche tombée d’on ne sait où qui lui ferait perdre à la fois la mémoire et l’envie de...

Spring Breakers

Spring Breakers

le 9 mars 2013

Une saison en enfer

Est-ce par goût de la contradiction, Harmony, que tes films sont si discordants ? Ton dernier opus, comme d'habitude, grince de toute part. L'accord parfait ne t'intéresse pas, on dirait que tu...