Dommage que le film dure une demi-heure de trop, car le parti-pris de "Chacun dans sa coquille" est étonnant : 5 personnages totalement à coté de la plaque, qui n'arrivent à rien, et qui ne font que se tromper de cible, de lutte, de solutions.
Le point de départ ressemble à un Naruse ou un Ozu : une veuve veut marier sa belle-fille à un jeune medecin plein d'avenir. Mais là où les deux réalisateur sus-cités se seraient plu à tresser des intrigues compliquées pour déboucher sur un mariage, Uchida prend un plaisir sadique à tout balancer dans le caniveau : la jeune fille est cyclothymique et tête à claque, le médecin est un affreux prétentieux et macho qui drague ouvertement la veuve plutôt que la pimbèche, le frère phtisique joue tout l'argent de la famille en bourse, et ne fait rien pour calmer les jalousies entre les deux femmes, quant à l'ami de la famille, récent chomeur, il préfère faire le tour du Japon plutôt que sa cour à la candidate au mariage.
Voilà, la situation est posée en 15 minutes, et jusqu'à la fin, tout ce petit monde tourne en rond, à s'entre-déchirer, à se faire souffrir, à errer. Pour rien. C'est noir et désespéré, et loin des canevas hollywoodiens, il n'y a ni justice, ni happy end, ni morale, ni même d'explication à ce gigantesque gâchis. La vie ne vaut pas la peine d'être vécue, point barre.