Un film Reganien

Vous rappelez-vous de Midnight Express? Imaginez la même chose mais en RDA, avec des actrices bankables 10 années auparavant, du saphisme et un manque cruel de subtilité...
Chaleur rouge raconte l'histoire d'une étudiante Américaine particulièrement cruche (comment ça Linda Blair est confondante de naturel?) qui va se retrouver kidnappée par les cocos et envoyée dans une prison locale. Le prétexte, puisque la RDA n'était pas vraiment touristique, c'est qu'elle va être témoin de l'enlèvement d'une transfuge qui allait donner des informations à la CIA. Saluons la prévoyance des espions qui avaient prévu plusieurs paires de menottes et bâillons au cas ou (Que se serait-il passé si cela avait été une montagne de muscles ou une classe entière de scouts? Mais je m'éloigne du sujet...)
Donc après ce prétexte tiré par les cheveux, la pauvre Linda va se retrouver livrée à des sévices : scène de douche, privation de sommeil, scène de douche, ... puis rencontre avec un gang de lesbiennes qui dirige de facto la prison, dirigé par Sylvia Kristel.

Chaleur rouge est un film à grosses ficelles : un Midnight Express d'exploitation, particulièrement vulgaire. La fin du film, est particulièrement réjouissante, tant les couleuvres demandées à être avalées sont grosses.

Le réalisateur veut donner une atmosphère malsaine et claustrophobe, mais le ridicule de l'histoire détruit tous ses efforts. En tout cas il nous offre un film bien sombre (ou on doit faire des efforts pour identifier ce que font ces ombres chinoises dans la pénombre). La musique, pourtant signée Tangerine Dream, est particulièrement ignoble : visiblement les musiciens ont demandé à leurs stagiaires de composer à leur place ou alors c'était de la composition mécanique. En tout cas il s'agit de leur composition qui a le plus mal vieillie.

Je veux conclure en saluant Sylvia Kristel qui a réussi l'effort de ne pas trop cabotiner, malgré son rôle dépourvu de nuances et ses confrontations déséquilibrées face à la fadasse Linda Blair.