Mourir Sur Scène

Sorti en 1972, Children Shouldn't Play With Dead things ! est le second long métrage de Bob Clark qui deux ans plus tard sera l'un des pionniers du slasher avec Black Christmas. Il collabore ici avec Alan Ormsby qui est à la fois co-scénariste, acteur et responsable des maquillages et effets spéciaux . Les deux hommes travailleront d'ailleurs de nouveau ensemble pour Le Mort Vivant en 1974 et dans un autre registre Porky's 2 en 1983. Children Shouldn't Play With Dead things ! est un étrange petit film de zombies un peu apathique mais pas dénué d'intéret.

Nous allons donc suivre une troupe de théâtre emmené par Alan un charismatique et odieux metteur en scène interprété donc par Alan Ormsby et qui investissent la maison d'un gardien de cimetière sur une petite île perdue pour visiblement répéter une future pièce. Pour mettre en condition ses comédiens et les effrayer Alan évoque alors un sort censé réveiller les morts.

Durant près d'une heure sur les 97 minutes que compte le film, Children Shouldn't Play With Dead things ! reste sur un registre assez étrange de comédie noire autour de cette troupe de théâtre qui s'amuse un peu à ce faire peur autour de ce metteur en scène vaguement sorcier, un poil gourou et franchement odieux. Le film bien que très mou n'est pourtant pas trop désagréable à suivre du fait déjà qu'il est difficile de savoir vers quoi il nous entraîne et que surtout le niveau d'interprétation est plutôt d'une grande justesse ce qui est loin d'être toujours le cas dans ce type de petite production horrifique. Le film est également plutôt bien dialogué les différents comédiens et leur metteur en scène ne cessant de s'envoyer des pics et des reproches avec des joutes verbales vachardes assez réjouissantes. Sorte de gourou paternaliste, cabot et suffisant le metteur en scène rabaisse , humilie et se moque des acteurs et actrices qu'il menace d'une rupture de contrat à la moindre remarque qui le lui convient pas. Assez odieux dans ses comportement il finira même par s'amuser avec un cadavre déterré avec lequel il simulera un mariage devant les regards de plus en plus désapprobateur de sa troupe soumise à ses caprices tandis que l'une des comédienne (Anya Ormsby épouse de Alan) commencera elle à montrer de sérieux signe de folie.

Fatalement, et comme son sympathique titre l'indique on ne joue pas impunément de rites sataniques à réveiller les morts surtout du fond d'une maison perdue. Et si dans un premier temps le cérémonial fait un flop, les morts finiront bel et bien par sortir de leurs tombes pour les vingt dernières minutes du film transformant Children Shouldn't Play With Dead things ! en un court condensé de La Nuit des Morts Vivants de Romero. Le final n'offre clairement rien de vraiment exceptionnel mais Bob Clark parvient à distiller une ambiance assez angoissante notamment avec une bande son qui accompagne les attaques de morts vivants faites de râles, de cris, de gémissements bizarres. On reste toutefois sur du très classique avec planche et portes pour de se barricader dans la maison, tentative de fuite héroïque d'un personnage, lâcheté crasse du méchant et tout le reste. Les maquillages des morts vivants ne sont pas vilains du tout et quelques jolis plans les mettent bien en valeurs comme lorsque les zombies attendant immobiles dans une étrange lumière jaune ou avec une plongée vertigineuse sur un escalier investi par les morts vivants. Encore une fois rien de formidable mais Bob Clark et Alan Ormsby font le boulot.

Children Shouldn't Play With Dead things ! est donc une vraie curiosité tant on se demande durant les deux tiers du film vers quoi il nous conduit un peu péniblement surtout que les vrais motivations de ce metteur en scène restent des plus troubles. En tout cas Bob Clark précurseur du Slasher pourrait presque prétendre ici au titre de précurseur de la zombédie.

Et bien voilà 999éme critique, chiffre du malin inversé pour un film qui parle de rite satanique, est ce un signe de mauvaise augure ??? En tout cas ça fait déjà bugger SensCritique perdu dans le décompte de mes critiques ....