Roman, Robert, Robert...et les autres
En mal de succès depuis la mort de sa femme, Roman Polanski revient aux Etats-Unis pour un polar hommage au Film Noir qui détrône allègrement les chefs-d'oeuvre du genre.
Robert Towne signe scénario original d'une complexité désarmante, que Polanski parvient à distiller par une mise en scène fine et calculée. Si Vilmos Zsigmond offre au film une photographie des plus travaillées, le réalisateur ne s'encombre pas de fioritures visuelles et va à l'essentiel par des cadres et des mouvements de caméras soignés où chaque éléments a son importance. Sans pour autant négliger sa direction d'acteurs, puisque Jack Nicholson et Faye Dunaway offrent chacun une de leur plus belle performance. Mais rarement on aura vu un réalisateur s'approprier les codes d'un genre si noble, pour les ré-actualiser sans pour autant tomber dans les pièges de l'évidence qui vous laissent deviner l'issue de l'intrigue. Brouillant subtilement les pistes sans pour autant nous accabler d'informations inutiles, Polanski parvient à transcender le Film Noir, il laisse couler tranquillement son intrigue, laissant ses personnages prendre le temps nécessaires pour en comprendre ses finesses au rythme de la bande originale envoutante de Jerry Goldsmith, jusqu'aux révélations terrifiantes qui donnent corps à toute cette enquête malsaine et romantique.
Roman Polanski signe son plus grand film, un bijou de Cinéma à lenteur calculée, une oeuvre maîtrisée de bout en bout qui donne Le Chef-d'Oeuvre du Film Noir, et l'un des meilleurs films américain des années 70.