Wanna Play Again..?

Comme à l'accoutumée, lorsqu'un film marche bien au box-office, une suite ne tarde pas à pointer le bout de son nez.
Child's Play n'y coupant pas, nous voilà avec ce Child's Play 2 (quelle imagination !)...

Tom Holland laisse sa chaise de réalisateur au co-scénariste de son film fondateur: John Lafia. Don Mancini récupère de plein droit son poste de créateur/scénariste et couche sur le papier la suite des (més)aventures d'Andy poursuivi par le Good Guy Chucky.

Le début du script originel montrait Karen Barclay (la mère d'Andy, donc) au tribunal qui tentait d'expliquer les événements étranges ayant eu lieu dans son appartement et ses dires d'être appuyer par l'inspecteur Norris. Karen se voyait finalement internée en institut psychiatrique, tandis que Norris "obtenait" un congé prolongé".

Hélas, le budget ne permettant pas des folies, cette scène faisant liaison entre les deux films ne sera finalement jamais tournée. Catherine Hicks y perd donc son rôle mais y gagne un mari, le maquilleur de la saga, Kevin Yagher...

La suite du script est donc celle que nous connaissons avec le placement du jeune Andy en famille d'accueil. George et Mildred Simpson (devenus Phil et Joanne dans la version filmée) tenteront d'intégrer Andy dans leurs vies, tandis que le jeune garçon y fera la connaissance de Kyle, avec qui il va traverser quelques épreuves sanglantes...
Le script recyclera la fin originellement prévue pour le premier film, se déroulant dans l'usine de Play Pals Toys où sont fabriquées les poupées Good Guys.

On le voit, Mancini n'est pas rancunier et valide le travail du duo Holland/Lafia exécuté sur son propre scénario en 1988 en en faisant une suite directe (moins le prologue).
Pour seconder John Lafia à la réal, Kevin Yager est mis à contribution du fait que Chucky est bien plus présent que dans le film de 1988 et dirigera donc la seconde équipe.

Rapportant 35 M$ pour une mise de 13 M$, Child's Play 2 marche correctement mais est en deçà de son prédécesseur.
Qu'importe, Universal se frotte les mains car ils ont mis la main sur une franchise de plus !

Qu'en est-il du film ?

Mmm, voyons...
Le retour de Chucky (censé être bel et bien mort à la fin de Child's Play puisque décapité et une balle en plein cœur) est complètement stupide: une décharge électrique tue l'ouvrier qui le rénovait (mais pourquoi faire ça après les événements portant préjudice à cette boite ?) et hop, Sorry Jack, Chucky is Back !

M'enfin, après ça on a droit à la famille d'accueil et à l'acclimatation difficile et pour Andy et pour les Simpson (sans Marge ni Homer, toutefois...).
Chucky défonce la tête de son jumeau de plastique (Tommy) et prend logiquement sa place puisqu'il a besoin d'Andy pour se réincarner (mais il n'y arrivera pourtant pas malgré l'incantation...).
Tout ça,nous emmène jusqu'au final se déroulant dans l'usine Play Pals Toys: on alterne entre le très chouette:

• les sévices infligés à Chucky, comme la greffe sauvage de membres divers sur son corps, la douche au plastique fondu bouillant...

et l'incohérent:

-Chucky doit être un peu con

!!

-Le couple Simpson disposent leurs statuettes en porcelaine près du sol ou au bord des meubles, dans une maison censée accueillir des enfants à problèmes: ou ils sont vraiment très stupides ou ce sont des pervers incitant leurs hôtes à tout casser pour mieux les punir !

-lors du final

vers le sol),

• Kyle et Andy

  
  

  doivent passer par un tapis roulant pour atteindre une sortie de secours...qui s'avère fermée à clef (une sortie de secours fermée à clef !) et ils repartent dans l'autre sens mais en évitant le tapis

  
  

  roulant (!!),




• il n'y a qu'un seul employé dans cette gigantesque usine semblant fonctionner 24h/24 (pas de contrôleur qualité, pas de surveillant, pas d'ouvrier et même pas un représentant syndical (on me dit dans l'oreillette que c'est normal, ceux-ci étant les pires branleurs du personnel de l'usine !)...

Fonctionnant plus sur l'humour noir et l'horreur que sur le suspense du premier, cette suite se regarde néanmoins avec un certain plaisir, malgré le fait que le couple Jenny Agutter/Gerrit Graham ne soit pas mieux exploité au vu de leurs capacités.

Alex Vincent est toujours convaincant et Christine Elise débute au cinéma d'une façon honorable.

Concernant les effets animatroniques de Chucky, c'est toujours le talentueux Kevin Yagher qui assure le job via sa compagnie nouvellement crée, la Kevin Yagher Production Inc.

A noter que la fin originelle montrait la presse hydraulique s'ouvrir sur une nouvelle tête nue (sans peinture, ni cheveux, ni œil) d'un Good Guy...qui se distordait alors pour prendre l'expression faciale machiavélique de Chucky ...

Au niveau musical, la composition de Graeme Revell n'a rien de remarquable et encore moins de mémorable. Le Main Theme est une mélodie de fête foraine à peine digne de celle de Richard Band pour Puppet Masters et encore, cette dernière est mieux travaillée !

Main Theme by Graeme Revell:
https://www.youtube.com/watch?v=jmBbt_cipxM