Chute libre par FlyingMan
Dans le fourneau qu'est L.A., William Foster craque nerveusement en plein embouteillage. Lessivé par les années yuppies, il n'est plus "économiquement viable". Il souhaite donc simplement "rentrer chez lui". Notre comparse rencontrera cependant des obstacles en nombres, exemples de tout ce qui ne va plus dans cette Amérique. D'une canette de Coca honteusement tarifié le double du prix à une villa d'un chirurgien esthétique, en passant par un cheesburger qui ressemble à rien en comparaison à la photo du menu, des travaux de route incessants, histoire de justifier le budget pour l'année prochaine, ou encore des clodos, petites frappes et autres fachos peuplant cette mégapole... le film aborde donc de nombreux thèmes comme la liberté d'expression, le capitalisme, la famille, le racisme, les armes, l'économie,... On a tous connu un exemple. Il décide donc de ne plus se taire mais de dire ce qu'il pense, avec violence s'il faut ! Chute Libre est presque un exutoire, limite exaltant. D-Fens se fait donc le bras armé de la Justice... jusqu'à ce qu'il apprenne que c'est finalement lui le méchant dans l'histoire.
D-Fens nous fait penser à Travis Bickle. Sans parvenir toutefois à l'excellence d'un Taxi Driver, puisqu'il nous livre ici clairement un être déséquilibré, Joel Schumacher parvient, étonnement, à nous livrer une œuvre intelligente et sans véritable prise de positions sur les actes du protagoniste poussé à bout. Chaque scène avec Michael Douglas se révèle culte et le parallèle avec le policier rentrant dans le rang qu'est Robert Duvall semble facile mais est finalement traité avec une grande justesse. Chute Libre est une jolie satire sociale à la sortie des années 80. Magnifiquement bien rythmé, tiré par un grand casting, le film marque définitivement les esprits.