La vérité crue il y aura des spoils dans cette critique d'un film où il y a des poils.


La vérité crue je m'attendais à mettre 1. J'ai donc été surpris, au bout de 2 heures, de ne pas avoir cette envie. On peut dire ce qu'on veut mais il est difficile de ne pas avoir d'à priori. Je reste profondément imparfait et dès que j'ai entendu parler de cet ersatz de Twilight, je n'ai pas été embarqué. Et bien finalement ce sera deux fois moins pire que prévu, donc un 2.
La vérité crue, il y a de bonnes scènes et certains très bons plans. Sam Taylor-Johnson filme admirablement la ville, met très bien en avant l'architecture intérieure, livre de superbes images de l'Etat de Washington, parle même de vieux livres...


La vérité crue, j'ai ri. Je ne m'y attendais pas mais j'ai ri. Certaines répliques sont jubilatoires "Tu ne me connais pas encore. Quand ce sera le cas tu ne pourras plus marcher pendant 6 jours". La scène de négociation du contrat, autour d'une très belle table, est franchement LE grand moment du film. Jamais je n'aurai songé à ça et c'est très, très réussi.


La vérité crue il n'y a pas de moquerie dans la remarque précédente, j'ai vraiment apprécié cette scène. D'ailleurs je vais mettre finalement 3. C'est tout aussi vrai que la suite sera moins sympa avec cette pauvre production.


La vérité crue on s'est fait entuber. Ce film est une leçon d'intoxication. Le livre, que je ne lirai pas, a été tiré d'une fanfic de Twilight. Déjà, ça en dit beaucoup sur le niveau de frustration sexuelle de E. L. James. Mais Sam Taylor-Johnson a entubé son petit monde ; ce n'est pas Twilight avec des fouets, c'est un reboot en bonne et due forme de Pretty Woman. Le riche qui taquine une pauvre fille d'une classe inférieure, le riche qui a tellement la classe que d'un regard il terrasse, le riche qui aime le cul et qui pense dominer alors que très rapidement il se fait mener par le bout de la braguette par une cruche qui a un orgasme dès qu'on la touche. Bravo. C'est un plagiat SM de Pretty Woman et ça passe sans problème. Je veux connaître la marque de vaseline, ça peut servir.


La vérité crue, c'est bien trop long. Une bonne demi-heure de trop. 30 minutes de moins, c'était peut-être aussi le risque d'avoir encore moins de cul. pour un film vendu comme ultra subversif, ultra chaud du string, ça aurait pu faire mal. Oui, mais il aime ça, non, Mister 50 fouets ?
La vérité crue, la bande son est à gerber. En mode porno chic, en mode trop classe RNB à deux drachmes ...


=> Intermède. Drachmes ? Je viens de revoir le Alexandre de Rossen. Ce film, imparfait, a eu le droit a sa petite critique. C'est triste de voir comment des films intéressants peuvent être laissés de côté alors que les foules se pressent pour voir ce genre de mayrde chic qu'est 50 nuances de fouets. Alors moi aussi j'entube mon lecteur, je place Alexandre le Grand joué par Richard Burton, assurément pas un film grandiose, mais un film intéressant. Alors voilà, vive la monnaie grecque ... Retournons d'ailleurs nous faire enfiler chez ces derniers.


La vérité crue, ce cul est insipide. En toute sincérité, sans réfléchir bien longtemps, je peux citer une foule de film dans lesquels le sexe est plus érotique, plus torride, plus sensuel, plus chaudement moite que ces scènes lisses. "Emmanuelle" a foutrement plus de classe et de capacité à réveiller Francis, "9 semaines et demi" est autrement plus chaud, "Basic Instinct" tellement plus torride et subversif. Ce cul là, porno chic pour ménagère, est fadasse. Les scènes sont assez mal filmés, aucune n'apporte quoi que ce soit au genre. Le plus hardcore se transforme en petite fessée ou, dans les retranchements ultimes, en une série de 6 coups de fouets dont on nous fait croire qu'ils font mal avant que la jeune pucelle se lève et pique sa crise d'ado. Et quand elle est troublée, elle se mord la lèvre et ça énerve le Maître. Le pire, j'ai été nettement plus émoustillé par le glaçon façon œuf au plat de Valeria Golino et Charlie Sheen dans Hot Shot.


La vérité crue, en effet, ce cul, ces personnages, rien n'est jamais crédible. Dakota Johnson hurle de jouissance dès qu'on la touche, se fait dépuceler et prend directement un pied fou. Madame Johnson n'apporte rien de plus que son jolie minois de cruche et Jamie Dornan a un atout majeur, il défend la cause des poils. C'est presque choquant de voir qu'il n'est pas totalement épilé. Pour un peu, on dirait un mec normal. Heureusement on redescend sur terre dans l'homme redevient un performer hors pair, qui baise comme un dieu et sans sourciller, après avoir épuisé sa partenaire au point qu'elle ne puisse plus rentrer dans sa chambre, la ramène en toute classe. C'est vrai, les mecs sont toujours à 300% de leur forme après l'amour. Bon en même temps lui c'est monsieur 50 fouets, c'est un Boss. Lui qui a souffert et a été victime de pédophilie connait l'intégralité de la littérature romantique dans laquelle il s'est réfigie, mais il est trop bad guy alors il est trop pas romantique et préfère trop punir. Il sait tout piloter selon l'adage bien connu, baisse ta culotte, c'est moi qui pilote. Elle, est tellement idiote qu'elle est en doctorat de littérature anglaise mais ne sait pas mettre du rouge à lèvres. Elle ne tient pas l'alcool non plus. Mais heureusement le Maître, avec un coup de fil et sans adresse, en 5 minutes trouve n'importe quelle boîte de n'importe quelle mégalopole. Et il est tellement bon, le bougre, qu'il peut entrer partout sans soucis. Normal, il aime les plug anal. Et toutes les variantes du Fist. Mais, visiblement, les trucs trop hard comme la fellation, ça non.


La vérité crue, cette histoire tourne très vite en rond. La psychologie des personnages fait peur, surtout cette approche éculé du traumatisme enfantin qui pousse Grey à vouloir faire mal. Tout est calibré pour enfoncer des portes ouvertes, à base de belles images, de beaux acteur - enfin Miss Johnson est tout de même juste un poil maigrichonne -, de défense de la réussite matérielle, d'icone du capitalisme dont la réussite se mesure à la perfection des corps et à la hauteur des immeubles, le tout teinté de frustrations sexuelles bercées d'approches judéo-chrétiennes et de morale à la con.


La vérité crue, c'est un film assez insipide mais qui n'atteint pas les tréfonds. Dans ce sens il déçoit sur toute la ligne. Pas assez mauvais pour être napalmisé, pas assez nanar, pas assez crédible, pas assez transgressif, pas assez court, pas assez poilu sans être totalement épilé ...


La vérité crue, je n'ai plus rien à dire.

Aqualudo
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le 14 janv. 2016

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Aqualudo

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