Vague à Lam

Un polar tout ce qu'il y a de plus classique dans le registre du flic infiltré. Solitude, détérioration des relations humaines, émiettement de la personnalité, destruction des échappatoires, remords issus d'amitiés trahies, regrets de vie gâchée, tous les ingrédients sont présents, et relativement bien traités.

Le film ne se targue d'aucune prétention malavisée et mise sur sa sincérité et sa nervosité. Force est de constater que cela fonctionne du feu de dieu. L'intérêt de l'intrigue grandit au fur et à mesure de son déroulement grâce à une maîtrise impeccable du rythme, qui sait souffler le chaud et le froid, pour finir dans une intensité presque insoutenable. Les personnages sont plutôt attachants, parfois même émouvants. La musique remplit quant à elle son office honorablement, malgré sa teinte eighties un peu marquée.

La réalisation, à la hauteur, se garde de tout effet de manche tout en offrant des scènes de poursuites, de braquages et de fusillades tout ce qu'il y a de plus appréciables, notamment par leur violence sèche qui ne tombe jamais dans l'esthétisation à outrance.

On déplorera cependant quelques ratés : un certain manque de subtilité et de sobriété parfois dérangeant dans l'interprétation, des intermèdes amoureux un peu loupés et des rôles féminins inintéressants.

Rien qui ne vienne véritablement ruiner la bonne surprise, ceci dit.

ps : je veux bien que Tarantino ait avoué s'être inspiré de cette pellicule pour son Reservoir Dogs, mais reprendre certains plans (et pas les moins mémorables) à l'identique, j'appelle ça du plagiat, pas de l'hommage. Pour le coup, je lui enlève deux points (il s'en tire bien, j'en ai enlevés 5 aux Infiltrés après avoir regardé Infernal Affairs).