Issu du métissage entre la Blaxploitation et la Shaw Brothers, "Cleopatra Jones & The Casino Of Gold" (1975) est le second volet des aventures de Cleopatra Jones (Tamara Dobson), une sorte de pendant féminin de Bond mais qui ne baise pas. Le premier film éponyme de 1973 délivra un visa d'entrée à Antonio Fargas pour la série "Starsky & Hutch" qui dès lors, endossera ad-vitam sa seconde peau : l'identité d'Huggy "Bear, les bons tuyaux", le plus cool des macros et des indics dans "Starsky & Hutch".

La star de ce dyptique est Tamara Dobson, ancien mannequin chez Vogue, 1m88 les pieds à plat, maquillée comme une Seat Ibiza tunée à la truelle et portant des fringues de plus en plus exhubérants au fur et à mesure que se déroule la pélloche. Le jeu de Tamara n'est pas ce qui s'est fait de plus juste dans le cinéma mais comme on est là pour le fun, ça en caresse une sans faire frissonner l'autre (et c'est déjà une sensation bien agréable).
Lorsqu'elle se trimballe du haut de ses échasses à talon dans les rues bondées de Hong-Kong, on remarque à chaque plan des noiches ébahis ou perplexes qui suivent du regard cette longiligne girafe.

Mais Cleo n'est pas à HK pour déconner car les frangins Johnson (Albert Popwell & Caro Kenyatta en sueur tout au long du film), deux membres de son obscure agence secrète sont portés disparus alors qu'ils étaient infiltrés dans un trafic de came international.
Dès lors, Dynamite Jones (dans la version française !!!) se met à leur recherche en défouraillant deci-delà et en s'alliant d'une mignonne locale qui elle non plus ne rechigne pas à la castagne. Leur enquête les mène jusqu'à La bad-girl : la blonde bitch Bianca Javin alias Lady Dragon (Stella Stevens) qui a la main mise sur les jeux, la came et les prostiputes, de Hong-Kong à Macao. Cette marraine MILF, perfide, violente, manipulatrice est aussi amatrice de langoureux massages huilés body-body au contact de ses jeunes catins qui sont de surcroit ses filles adoptives !

Pendant 90mn, on se prend des paillettes de cheap plein les yeux mais avec bonheur pour qui sait l'apprécier. Les fusillades sont nombreuses (on entend parfois l'exacte détonation du Magnum de Dirty Harry, un hommage ?), on tue avec le sourire et, ou un clin d'oeil, des dizaines de corps de noiches sont balancés de balustrades, de fenêtres, de toits pour s'écraser sur des tables ou des toiles de devantures d'échoppes... L'ambiance est décomplexée (bien qu'aucun "fuck" ne soit audible), les persos sont certes caricaturaux mais se répandent sans prétention sur ce velours kitsch et au son d'une musique cuivrée et funky semblable aux scores 70's de Maitre Schifrin ("Bullit", "Dirty Harry" bis ou "Starsky & Hutch" bis)..
Lazein
5
Écrit par

Créée

le 22 oct. 2013

Critique lue 497 fois

19 j'aime

16 commentaires

Laz' eïn

Écrit par

Critique lue 497 fois

19
16

D'autres avis sur Cleopatra Jones and the Casino of Gold

Cleopatra Jones and the Casino of Gold
jan-gers
7

Un des meilleurs film blaxploitation .

Vous aimez les James Bond 70's? vous aimez la blaxploitation ou encore Opération Dragon ? Alors vous allez adorer ce film qui est une co-production Américano- Hong Kongaise avec les studio de la...

le 7 févr. 2023

Du même critique

Papillon
Lazein
9

Mouche à beurre

En cette glorieuse année 1973, le peu prolifique cinéaste US Franklin J. Schaffner, fraîchement auréolé du combo "Planet Of The Apes" &"Patton", enchaine avec "Papillon" qui constituera le summum de...

le 10 juil. 2013

64 j'aime

5

Back in Black
Lazein
9

For Whom The Bell Tolls

Ca ne fait que 6-7 ans qu'AC/DC asperge le monde de ses effluves tirées d'un cocktail composé d'une base de blues puis de sueur, de sang, de cuir, de graisse, de pneu brûlé, de bière chaude et de...

le 8 mars 2014

63 j'aime

21

Stars 80
Lazein
2

Starbeurk

Je m'appelle Thomas Langmann et je suis producteur. J'ai suivi la voie toute tracée par mon père Claude Berri, éminent producteur de grands crus d'exception ("La Reine Margot", "Amen"...), de moult...

le 5 janv. 2014

57 j'aime

5