Difficile exercice que de critiquer un film de Noé et ce dernier en date ne déroge pas à la règle, bien au contraire.
L'histoire est tout simple et tient sur un timbre poste :
Au court d'une soirée dans un bâtiment isolé, une troupe de danseur boivent une sangria qui s’avère avoir été "empoisonné" par une substance illicite.
C'est tout, le film ne racontera que ça, rien de plus mais quand on va voir un film de Noé ce n'est pas le plus intéressant. Le fond ne sert que d'alibi, ce qu'on vient chercher chez lui c'est surtout la forme. De toute façon le film n'avait pas de scénario, tout a été improvisé pendant les 2 semaines de tournage et c'est surement ce qui fait sa force.
Jamais un film n'a été aussi loin dans le malaise et pour une fois, ce qui est montré à l’écran reste assez soft. Point de sexe non simulé, point de scène gore, point de viole graphique, non tout ce joue dans la bande son, la lumière et les plans.
La bande son, personnage à part entière du métrage avec sa musique electro non stop durant tout le film. Le film se déroule pendant une soirée donc juste le son que le DJ balance mais ces tubes connus rajoute à l'effet de malaise vis à vis des horreurs qui se déroule sous nos yeux.
Le film est une succession de plans séquences quasi improvisés par le réalisateur lui même ou la camera virevolte, passant d'un acteur à un autre. Le malaise est palpable, on est étouffé, presque en trans en même temps que les acteurs, témoin impuissant du drame qui est en train de se dérouler sous nos yeux. Les 30 dernières minutes sont juste insoutenable quand cette salle devient les Enfer (on site Dante) est on espère que le purgatoire n'est pas loin.
On ressort de la séance vidé. On se demande ce qu'il vient de se passer, ce que l'on vient de voir, ce que l'on vient de vivre.
Jamais Noé n'a été aussi loin dans son cinéma et je suis curieux de connaitre la suite de sa carrière. J’espère de tout cœur qu'il se renouvellera quand même parce qu'après ça, il risque de vite tourner en rond.