Otages de la douleur
Est-ce qu'une accumulation de non-dits et de silences (très parlants) sont obligatoirement une marque de subtilité ? Pas toujours, et c'est bien là que pêche Close, en faisant montre d'une apparente...
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Lukas Dhont a vraiment l'art de choisir ses vedettes principales, on l'avait remarqué avec Girl (dont Victor Polster était l'âme pure), et ce Close nous le confirme avec ce jeune Eden Dambrine qui nous a retourné le cœur comme une crêpe. Son personnage d'enfant en dérive psychologique et croulant sous le poids d'une culpabilité inavouable, est criant de vérité. Ce qu'on adore dans ce drame poignant, c'est justement la sobriété de la mise en scène qui n'essaie pas de vous forcer la main avec les violons et le personnage principal pleurant à grandes eaux en plans serrés interminables (le gros pathos qui tache...), mais vous laisse venir, sentir par vous-même le malêtre profond et introverti de ce petit garçon qui affronte seul un traumatisme dont il se sent coupable. Voir un enfant malheureux suffit amplement à nous rendre triste, Lukas Dhont a bien compris qu'il n'y a rien besoin d'ajouter. Et lorsque les émotions sont sincères, jamais motivées par un appel du pied dramaturgique, alors on pleure pour de bon, on s'émeut et on ressent vraiment. Et Eden d'être la toile parfaite pour l'expression de tout ce que cette intrigue peut offrir. Close se permet même une scène finale qui nous remet la larme à l'oeil mais pour une raison opposée et inattendue, une dernière note qu'on a plus qu'adoré. On aurait tellement aimé qu'il obtienne la Palme d'Or et le Prix d'interprétation masculine pour le brillant Eden, il aura quand même le Grand Prix du Jury, et notre Palme personnelle. La vraie claque du Festival de Cannes 2022.
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Créée
le 29 mai 2022
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