J'ai dû mal à comprendre comment font les Wachowski, pour continuer à trouver des financements pour leurs projets pharaoniques voués à l'échec. OK, ils ont fait Matrix, mais Speed Racer et Cloud Atlas sont des gouffres financiers (à tel point que les distributeurs français ne semblent pas pressés de sortir ce-dernier). Ou alors, c'est que Matrix a encore mieux marché que je ne le pensais. Est-ce que cela signifie que ces films sont mauvais ? Sûrement pas ! Mais ils ne ressemblent pas à des projets viables, tant ils s'éloignent de ce qui fonctionne auprès du public actuel.

Alors Cloud Atlas, de quoi ça parle ? Ce sont 6 histoires à travers le temps, connectées de façon dont je ne dirai rien. C'est aussi un des problèmes de ce film : il est difficile d'en parler ; soit nous en disons trop, soit pas assez, en tout cas cela n'aide probablement pas à appâter le chaland. Surtout quand les histoires en question ne sont pas diffusées les unes après les autres, mais mélangées au moyen d'un montage habile (l'Académie doit avoir de la merde dans les yeux pour ne pas avoir sélectionné ce film au moins pour cette catégorie). Au début, cela peut paraitre compliqué, problématique, nous nous demandons si nous arriverons à suivre toutes les intrigues,... Au bout de 5 minutes, la question ne se pose déjà plus ; d'une car ces intrigues sont relativement simples (ou en tout cas limpides), et deux car chaque histoire dispose d'un environnement et d'une esthétique qui lui sont propres. Quant au lien entre elles, je vous ai déjà dit que je ne vous dirai rien.

Enfin, si, une chose déjà connue : ce sont les mêmes acteurs qui interprètent les 6 histoires. Néanmoins, ils n'incarnent jamais le même type de personnage d'un récit à l'autre, il y a même de sacrées surprises ; il n'est pas toujours aisé de les reconnaitre, et tous ne participent pas non plus à toutes les histoires. La seule constante, c'est que Hugo Weaving est un connard.
Un reproche tout-de-même, concernant l'utilisation des mêmes acteurs d'un segment à l'autre : le maquillage subit parfois quelques ratés. Faire passer une Coréenne pour une Irlandaise pure souche, ou à l'inverse des Caucasiens pour des Coréens, cela ne passe pas toujours correctement. Mais cette réutilisation constante des acteurs n'est pas toujours vide de sens.

Pour donner un avis global sur le film, je dirai que je l'ai apprécié. Prises individuellement, chaque histoire est intéressante (la première un peu moins que les autres et la cinquième beaucoup plus), nous sentons les efforts dans la reconstitution et les moyens qui se trouvent derrière, les acteurs jouent juste et ce voyage dans le temps permet d'évoquer énormément de thèmes, de situations, et de personnages différents ; à ma connaissance, c'est le premier film qui propose un tel degré de diversité, toujours avec un soucis constant de qualité et une réalisation irréprochable. Certains pourront trouver après coup le lien trop ténu pour justifier de retrouver ces histoires - qui n'ont que peu de points communs - au sein d'un seul et même long-métrage, mais à titre personnel le lien en question me suffit et je n'ai rien à redire, dans la mesure où j'ai apprécié ce que j'ai vu.
Néanmoins, le niveau important de détails dans ce film, forcément plus facile à percevoir dans un livre (puisqu'il s'agit d'une adaptation), demande une seconde vision pour être appréhendé correctement.

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le 28 janv. 2013

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Ninesisters

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