« Cloud Atlas » est sorti dans les salles françaises le treize mars dernier. Cet opus américain marquait le retour dans la lumière des Wachowski, célèbres pour leur trilogie « Matrix ». Lors de mes pérégrinations au cinéma, j’avais souvent eu l’occasion de découvrir la bande-annonce de cette nouvelle production de près de trois heures. Je l’avais trouvée intrigante. J’avais du mal à me faire une idée précise du cheminement narratif de l’ensemble. Ma curiosité était éveillée et je n’ai eu aucun mal à me décider à aller découvrir ce film il y a quelques semaines.
La particularité du film est de nous conter une histoire s’étalant sur plusieurs siècles. La narration n’est pas chronologique. On découvre six intrigues différentes se déroulant chacune à une époque qui lui est propre. D’apparence indépendante, des liens apparaîtront au fur et à mesure que la trame se déroule sous nos yeux…
« Cloud Atlas » est un objet cinématographique qui ne laisse pas indifférent. Il s’avère ambitieux. Faire cohabiter autant d’intrigues dans un même film paraissait être compliqué à structurer et à mettre en œuvre. Il y a toujours le risque d’être immergé dans un univers confus. On peut également appréhender une inégalité d’attrait et de qualité entre les différents chapitres. Le début du film rassure rapidement sur ces points. On n’a aucun mal à basculer d’un univers à l’autre. La navigation est aisée et dépaysante. Chaque étape est captivante.
La richesse de ce film est de nous plonger dans six mondes très différents. On suit les pas d’un lord anglais dans une Amérique esclavagiste. On est également aux côtés d’un jeune compositeur qui suit le quotidien d’un génie de la musique dans un univers british. Une journaliste dans les années soixante-dix, un éditeur enfermé dans une maison de retraite, une société futuriste, une époque post-apocalyptique… Tout cela est au programme dans un seul film. Le côté « six en un » a un charme certain qui ne se dilue pas en passant de l’un à l’autre. En traitant autant de type différent, « Cloud Atlas » est un hommage au septième art certain. J’en ai savouré chaque bouchée.
Chacun établira des préférences entre une intrigue et l’autre. Les personnages, l’ambiance ou la trame généreront davantage d’attrait d’une histoire à l’autre. Mais je trouve qu’aucune ne laisse indifférent. Chaque changement de monde relance la curiosité du spectateur. La densité narrative tout au long des deux heures quarante-cinq est remarquable. Le travail sur les décors et les costumes font naitre six atmosphères envoutantes. Le dépaysement est total et immédiat. Le voyage dure tout le film et se prolonge après la sortie de la salle. C’est une sensation que j’apprécie toujours énormément. La magie du cinéma !
La touche particulière qu’ont ajoutée les réalisateurs est d’utiliser les mêmes acteurs dans chacune des histoires. On découvre donc Tom Hanks, Halle Berry ou Hugh Grant incarner des personnages très différents. En effet, leurs rôles n’ont aucun lien d’une époque à l’autre. Le travail sur les maquillages est impressionnant. On s’amuse donc parfois à les chercher au beau milieu de ce large éventail de protagonistes.
En conclusion, « Cloud Atlas » est une belle réussite. Il s’agit d’un des films qui m’a le plus marqué cette année tant par sa forme que par sa qualité. Les décors, la réalisation, le scénario et les acteurs, tout est savamment travaillé. Je ne peux donc conseiller à tout le monde de guetter un cinéma le projetant encore à l’heure actuelle. Il s’agit incontestablement d’un opus qui prend toute son ampleur dans une belle salle assis dans un bon siège…
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