Loco por Coco

A chaque film Pixar, on entend des "ça y est, c'est le retour" ou des "oh non, c'est le film de trop", comme si cet entreprise ne pouvait pas produire des films juste bons et ne devait être jugée qu'à l'aune de son glorieux passé. Alors que pour parler de Coco, un peu de recul sera nécessaire.

Dès les premiers trailers, j'avais peur du résultat : le film semblait avoir une histoire très similaire au très sympathique La Légende de Manolo, sorti en 2014. Cela ne pouvait être qu'un hasard, quand on connaît la lenteur du process de conception d'un film d'animation -particulièrement chez Pixar. Mais ça reste un peu fâcheux. Heureusement qu'au final, les deux films n'ont pas grand chose à voir, si ce n'est le thème du jour des morts. 

Coco, donc, pêche un peu dans son premier tiers, assez convenu et un peu lent. Mais tout ça change quand les vraies péripéties au royaume des morts commencent. On découvre un monde immense, très détaillé et bien mis en valeur par de beaux plans d'ensemble; et on finit par être complètement happés par les aventures de Miguel et les très, très bonnes chansons qui l'accompagnent (si vous en avez l'occasion, allez les écouter en espagnol sur Spotify, c'est un régal). Si il est un peu dommage que l'histoire ne soit pas à la hauteur de la fantaisie du design, tant on reste sur un scénario hollywoodien extrêmement classique, le supplément de cœur du film et ses thématiques fortes arrivent à nous émouvoir avec brio. Et quel plaisir, pour les hispanophones ou hispanophiles, de s'immerger dans cette culture lointaine et d'avoir un film où une des langues les plus parlées du monde a -enfin- une place prépondérante, et ce, même dans la très bonne VF. 

Coco est, quelque part, plus que la somme de ses parties. L'animation incroyable, la beauté des environnements, les superbes chansons et l'émotion qui s'en dégage arrivent sans peine à compenser un scénario un peu convenu et qui a du mal à démarrer. Le film devrait ravir adultes comme enfants, et j'attends de pouvoir le revoir avec impatience. 

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