Coco
7.7
Coco

Long-métrage d'animation de Lee Unkrich et Adrian Molina (2017)

Quelques années après le plus que sympathique The Book Of Life de Guillermo Del Toro, Disney s’intéresse également à la culture mexicaine pour l’un de ses films d’animation. Retenez vos plumes rageux au fond de la salle ! Je vous vois déjà venir avec vos gros sabots. Non, Coco n’est pas une copie du long métrage de la Fox. Il possède ses qualités propres et mérite d’être vu avec la plus grande objectivité possible. Donc suivez le guide pour vivre encore une fois “El dia de los Muertos” !



Une aventure musicale



Portant la croix d’un héritage familial douloureux qui empêche les descendants de la “familia” Rivera de pratiquer la musique, Miguel, du haut de ces 12 ans, vit très mal cette restriction. Véritable surdoué autodidacte de la guitare, il est également un grand fan de la star locale Ernesto De La Cruz. Un jour, désirant participer à un concours de talents, il découvre un élément qui lui fait penser que le musicien qu’il admire est son arrière-arrière-grand-père et se retrouve sans instrument pour pouvoir y participer. Il décide alors de profaner le tombeau de celui qu’il considère comme son ancêtre afin de lui emprunter la sienne. Mais comme rien ne semble arriver par hasard, son effraction se déroule la nuit du “Dia de los Muertos”. A peine effleure-t-il les cordes de la guitare qu'il se retrouve alors prisonnier du Royaume des Morts. Le seul moyen pour lui de s’en sortir est d’obtenir la bénédiction des membres disparus de sa famille avant la fin de la nuit. Après être entré en conflit avec ses ancêtres qui n'accepteront de le laisser rentrer qu'à condition qu'il renonce à la musique, il se retrouve forcé de trouver une autre solution. Sa récente découverte en tête, il part en quête d’Ernesto De La Cruz, afin d’avoir sa bénédiction pour enfin vivre pleinement sa passion. Pour accomplir sa quête, il sera aidé par Héctor, un esprit sur le point d’être oublié et Dante, un chien un brin binaire…



Une musique à réveiller les morts



Le premier conseil que votre humble serviteur pourrait vous donner, c’est de jeter un coup d’oeil au film en VO. Comme à leur habitude, les équipes de Pixar et Disney se sont arrangées pour que le casting de la version originale regorge de doubleurs aux origines hispaniques. Il en ressort une oeuvre portée par les accents chantants de ces cultures qui sentent bon le Soleil, le tout avec une justesse vis-à-vis du propos qui force le respect.


Dans un premier temps, nous allons nous intéresser à l’oeuvre d’un point de vue esthétique. et au-delà des images de synthèse made in Pixar qui fourmillent de détails à faire pâlir de jalousie des long-métrages live, c’est du côté de la direction artistique que Coco s’illustre, sans l'ombre d’un doute. Le Royaume des Morts est magnifique. Avec une imagerie colorée faisant écho aux décorations du “Dia de los Muertos”, les décors que traversent les protagonistes respirent l’esthétique de cette célèbre fête mexicaine. Coco s’offre même le luxe de faire apparaître un monument de l’histoire du Mexique, Frida Kahlo, une artiste qui a marqué la peinture avec des œuvres mêlant la vie et la mort - on reste dans le thème avec le chien baptisé Dante. Les mauvaises langues diront très certainement que les moyens ne sont pas les mêmes que pour The Book of Life, - et ils n’auront pas complètement tort, mais on s’en fiche, non ? - mais force est de constater qu’en plus de se démarquer du film de la Fox, Coco est visuellement une des plus belles œuvres d’animation de ces dernières années. Une ode à la vie et aux valeurs familiales qui peut également compter sur sa magnifique bande-son.


Effectivement, une autre force majeure de Coco, c’est l’attention qui a été portée à la bande-son. Autant les chansons que les morceaux instrumentaux qui pavent cette aventure musicale. Malgré son appartenance à la filmographie souvent chantante de Disney, ici pas besoin de faire chanter les protagonistes de manière artificielle chaque fois qu’ils ont une émotion plus ou moins violente. Ici la musique est inscrite dans l’ADN même du récit. C’est toute l’âme des sonorités mexicaines qui vient flatter les oreilles du spectateur chaque fois qu’un protagoniste pousse la chansonnette. Avec une instrumentation qui exprime toute la chaleur des sonorités hispaniques, c’est par le biais de sa musique que le long-métrage fait passer ses messages d’amour et de respect des valeurs familiales.



The World es mi Familia



Vous l’aurez compris, “la familia” est au centre de l’intrigue de Coco. Une finalité presque logique quand on voit à quel point cette valeur est ancrée dans la culture mexicaine. Plus qu’un prétexte pour raconter une histoire, le contexte culturel choisi apporte toute sa saveur, sa poésie et sa puissance au 139e long-métrage de Disney - et 19e des Studios Pixar. Une justesse d’écriture également dans les personnages que le récit prend le temps de développer. La plupart sont beaucoup plus que de simples caricatures que l’on peut souvent retrouver dans les œuvres qui essayent de retranscrire la culture mexicaine. On ressent une volonté de rendre hommage à deux facettes d’un pays que tout le monde croit connaître.


Un long-métrage qui frappe l’âme avec des moments poignants qui devraient faire tomber les barrières des personnalités les plus dures. Le dernier né de Pixar, c’est une oeuvre qui brille également par sa dimension artistique, autant visuelle que musicale. Un film incontournable à regarder seul ou en famille, sans hésiter une seule seconde.


The final death : Coco est un film magnifique qui respecte et rend hommage à la culture mexicaine et s’en sert admirablement pour faire passer un message universel. Une aventure qui fait du bien à l’âme et aux oreilles en véhiculant des valeurs familiales que beaucoup oublient d’entretenir sans s’en rendre compte.


By Roxassanctuary

Roxassanctuary
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le 21 août 2018

Critique lue 356 fois

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