Drame sensible (trop) irrégulier

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À l’image des nombreuses compositions de musiques classiques parsemées aux quatre coins du récit, le film de Claude Lalonde se fait extrêmement doux en surface tout en réussissant à faire comprendre que demeure en son for intérieur, un feu ardent qui ne demande qu’à s’exprimer. Une tristesse, une peur d’affronter ses émotions pour le protagoniste. Et ce, sans pour autant chercher à atteindre un hurlement libérateur. La paix intérieure peut avoir plusieurs formes et elle n’est ici aucunement agressive. Si c’est ce qui confère à l’oeuvre une identité qui lui est propre, ainsi qu’une ambiance enivrante, c’est également ce qui va en dérouter plus d’un. Malgré la prestation absolument parfaite d’un Sir Patrick Stewart à la justesse de jeu absolument prodigieuse, qui atteint sa cible sans jamais déborder dans un stoïcisme exacerbé ou une abondance d’exclamations ou de tics de jeu qui détonneraient, le film impose un rythme proche de l’encéphalogramme plat. De sa première à sa dernière séquence, tant dans sa mise en scène très académique pour ne pas dire poussiéreuse à certains moments (discussions qui manquent d’entrain) que par montage, le rythme n’évolue pas le moins du monde. Un choix aussi justifié que justifiable, mais qui demeure un bien pour un mal puisque pouvant produire l’effet d’un somnifère sur la durée.