La sincérité du film dans son approche des thèmes polémiques est son principal atout. Dans son introduction, aucune péripétie superflue, tout s’axe vraiment sur le couple, son intégration et sa position vis-à-vis de l’adoption des enfants. Les démarches commencent assez vite, et les problèmes également. Abandon rapide des organismes officiels (la subjectivité des évaluateurs), recherche de solutions de substitution, à savoir les mères porteuses. Sur ce point, j’ai apprécié la perception du film sur ce thème, qui fait réagir violemment toutes les femmes qui se voient proposer l’offre d’Emmanuel (un vrai catalogage d’utérus en mode incubateur à louer 9 mois). Hélas, le film arrête de se mener la vie dure à partir de la rencontre d’une jeune immigrée en situation pas très régulière. D’abord elle aussi révulsée à l’idée de servir de mère porteuse, elle accepte de retrouver Emmanuel quand il la couvre lors d’une rafle policière. Commence alors le marché, où au cours des 9 mois qui suivront, Emmanuel prendra soin de la mère et de son futur fils. Oh, les formes sont de mise, un petit contexte sentimental de compassion et d’entraide mutuelle vient enrober cela d’un écrin d’humanité, et les petits évènements du quotidien viennent faire gonfler la durée du film (le départ de Philippes après les premières démarches, et sa reconquête). Histoire de prendre un peu de recul, Emmanuel se rend régulièrement dans la famille de sa sœur, avec jeunes enfants et classique famille, dont les conversations de table tournent beaucoup autour de ses choix. Un gentil entretien du débat, mais bon, on ne va pas dire que le film avance beaucoup pendant cette période. Ce qui empêche le film de sombrer dans la monotonie, c’est surtout l’interprétation de Lambert Wilson, qui campe son personnage avec un naturel qui est pour beaucoup dans son charisme. Sans se laisser aller à trop en montrer, ses évolution sentimentales (et son histoire d’amour avec Philippes) ont la force du naturel, ce qui donne clairement au film une certaine crédibilité. Car sur la question de la mère porteuse, on passe du contre au pour très vite, et cela jusqu’à la conclusion. Mieux encore, la mère porteuse disparaît de la vie de notre couple, histoire de les laisser profiter de leur bonheur et être une famille unie. Bel effort d’abnégation, mais je trouve la facilité un peu grosse (puisqu’en gros, une fois le gamin pondu, fin du contrat, mais d’elle-même). Je trouve que c’est s’offrir une belle porte de sortie ne rendant pas vraiment justice à la génitrice, mais comme ça vient d’elle-même, on dira qu’elle est vraiment très gentille. Film abordant un sujet sensible, mais cédant hélas à quelques facilités, Comme les autres passe un peu à côté de son sujet, sans avoir pris la peine d’introduire quelques subtilités dans son récit (même si ses personnages sont plutôt réussis). Une petite moyenne.
Voracinéphile
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films LGBTI+

Créée

le 7 mars 2014

Critique lue 350 fois

1 j'aime

7 commentaires

Voracinéphile

Écrit par

Critique lue 350 fois

1
7

D'autres avis sur Comme les autres

Comme les autres
takeshi29
1

Consternant de pudibonderie !!!

Sur un sujet délicat, le réalisateur ne parvient jamais à trouver le ton juste. La réalisation est approximative et sans le moindre relief, les acteurs sont en roue libre, même si la ravissante Pilar...

le 18 juin 2011

6 j'aime

12

Comme les autres
pierrick_D_
3

Critique de Comme les autres par pierrick_D_

Emmanuel et Philippe sont en couple depuis longtemps mais un sérieux différend les oppose car le premier veut adopter un enfant,ce dont son compagnon ne veut pas entendre parler.Ils se séparent mais...

le 9 juin 2022

5 j'aime

9

Comme les autres
Kelemvor
4

Problème(s) de couple

Lorsqu'Emmanuel (Lambert Wilson), homo en couple avec Philippe (Pascal Elbé), décide d'avoir un enfant, il devra être confronté au refus de son conjoint (ce dernier ne voulant guère à 40 ans se...

le 5 janv. 2015

2 j'aime

4

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Voracinéphile
5

The golden void

Il faut être de mauvaise foi pour oser critiquer LE chef d’œuvre de SF de l’histoire du cinéma. Le monument intouchable et immaculé. En l’occurrence, il est vrai que 2001 est intelligent dans sa...

le 15 déc. 2013

99 j'aime

116

Hannibal
Voracinéphile
3

Canine creuse

Ah, rarement une série m’aura refroidi aussi vite, et aussi méchamment (mon seul exemple en tête : Paranoia agent, qui commençait merveilleusement (les 5 premiers épisodes sont parfaits à tous les...

le 1 oct. 2013

70 j'aime

36