Comme un torrent par Garrincha
Comme je sais que j'aurai jamais le courage de me lancer dans une vraie critique, je vais juste écrire quelques mots sur Ginnie, le personnage interprété par Shirley MacLaine.
L'évidence, tout d'abord : Shirley est magnifique, la plus belle des actrices qu'Hollywood ait offert aux yeux du monde, l'une des plus douées aussi, qui peut transformer une ligne de dialogues fadasse en un vers sorti de la plume de Byron. Ici, elle est au sommet de sa splendeur et de son art : à chacune de ses apparitions, l'écran s'illumine littéralement, Minnelli déploie tout son talent de metteur en scène pour la sublimer, la faire scintiller de mille feux, la grande majorité des scènes les plus épatantes du film sont pour et avec elle.
Mais si sa performance est à ce point monumentale, c'est surtout parce qu'elle a donné vie à ce qui est peut-être le plus beau personnage féminin du cinéma américain (je vais me limiter à ça pour l'instant, c'est encore trop frais dans mon esprit). Ginnie donc, alter ego hollywoodien de la Rosette d'On ne badine pas avec l'amour, naïve parmi les cyniques, coeur pur et fidèle parmi les amants solitaires aux humeurs fluctuantes et mesquines, victime expiatoire qui sauve et justifie à elle seule le sentiment amoureux. Ni plus, ni moins. Sans elle, nous disait Musset et nous dit ici Minnelli, l'Amour n'a plus de sens, plus d'avenir, plus de raison d'être. Mais à travers un seul et unique personnage, il aura malgré tout existé, été rendu tangible, définitivement perdu mais au moins, et c'est là que réside la maigre mais déterminante consolation, il aura vécu.
Bon, ça, et d'autres choses aussi qui font que ce film est une merveille mais, comme explicité plus haut, je suis un flemmard.