Bambi, une jeune femme apprêtée, prend place dans le train Marseille-Paris. Elle fait la rencontre d’un voyageur charmant sans billet qu’elle va aider à cacher. Le lendemain, une femme est assassinée dans le compartiment où ils ont passé la nuit, et la première personne à l’avoir vu dans cet état, doit être le jeune fraudeur…

     Un travelling à l’arrière du train nous fait avancer à sa même allure dans l’univers de Costa-Gavras. Son premier long métrage, Compartiment tueurs, entraîne le spectateur au rythme des différents mouvements de caméra et des incessantes fausses pistes. Jusqu’à la fin, nous nous demandons : qui a tué la femme du wagon-lit ? Autour des personnages de Daniel (Jacques Perrin) et Benjamine (Catherine Allégret) gravite toute une galerie de personnages incarnés par les stars de l’époque. Quel plaisir de voir se côtoyer Simone Signoret, Yves Montand, Pierre Mondy, Catherine Allégret, Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Charles Denner, Daniel Gélin. Ce film pioche allègrement dans différents genres, tels que le film choral, le film noir, et le film d’action avec une course poursuite à l’américaine toute en modernité. Petit à petit le récit se focalise sur chacun des personnages, avec la caricature du commissaire sexiste et cru, ou même, la richissime et célèbre veuve Eliane Darrès (Simone Signoret), pour qui vieillir est abominable. La place accordée au crime est moindre face aux caractères forts et hauts en couleur des personnages. Au second plan, le personnage nonchalant de René Cabourg (Michel Piccoli) apparaît au côté de la femme bientôt sauvagement tuée. 

   Costa-Gavras a fait des choix de placements de caméra audacieux et peu explorés à l’époque. Tels que le plan retourné dans le miroir après une scène de meurtre, le tueur s’échappe alors en courant et toute la perspective est redéfinie. Ou encore, le plan de bouche de Cabourg à travers un verre, qui lui aussi redéfinit la taille des éléments de compositions. Un fort parti prix pour le travelling qui tout au long nous berce d’avant en arrière du récit et nous rapproche, ou non, des personnages. La caractérisation des personnages est appuyée par les nombreux dialogues  teintés d’humour et agrémentés de références en tout genre.

      Ce film aux allures de simple film noir, il en devient aussi comique par sa mise en scène. A recommander aux audacieux.

emalex
8
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le 31 janv. 2019

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