Il est peu dire que concernant l'assassinat de JFK, les théories sont nombreuses. À l'occasion des dix ans de la mort du président américain, le cinéma s'empare du sujet pour développer une théorie qui, sans être la plus probable ou la plus populaire, apparaît assez crédible de bout en bout, le scénario du grand Dalton Trumbo étant suffisamment solide et documenté pour que l'on croie à ce complot perpétré par des figures de l'industrie, de la politique et du renseignement.
Hélas, si l'entreprise est plus qu'honorable, David Miller n'était clairement pas le meilleur choix pour mener le projet. Il faut vraiment se contenter d'un travail d'artisan tout juste convenable, sans la moindre étincelle ni audace. Cela s'en ressent dans notre intérêt, le milieu connaissant notamment un sérieux coup de mou, la platitude d'ensemble empêchant toute fulgurance pour mettre en valeur la qualité d'écriture du génial scénariste.
Pas de réelle surprise, donc (si ce n'est au début, du moins si vous n'êtes pas au courant de l'hypothèse développée), surtout un certain plaisir cinéphile à découvrir cette œuvre totalement méconnue, évoquant une possibilité intéressante quant à ce terrible 22 novembre 1963 et certains aspects méconnus quant à la haine que vouait certaines grandes fortunes à Kennedy.
Comme quoi, même avec une réalisation maladroite (beaucoup d'hésitation entre fiction et vraies images d'archives : peu convaincant), certains sujets se suffisent à eux-mêmes pour apparaître dignes d'intérêt, surtout avec la présence de deux monstres tels que Burt Lancaster et Robert Ryan devant la caméra. Pour sa culture personnelle et éventuellement rappeler les ahurissants manquements de la sécurité comme de l'enquête.