Mel, ce parano !
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Avec Mad Max et Pretty Woman au casting, c'est un grand moment qui se prépare, et en plus la rentrée atmosphérique est bonne. Rarement un film a autant exploité les stéréotypes de New York avec un tel effet d'imprégnation ; les grilles de métro qui vaporisent, l'activité urbaine qui semble être plus grande la nuit, les taxis jaunes... Jusqu'à l'apparition d'une blatte unique et des rues sombres, l'ambiance semble vouloir nous faire oublier le Soleil même quand il est là, comme un Dark City un peu trop réel et littéral.
Au milieu de tout ça, Mel Gibson a construit son bunker, bidonville dans la bétonville, et son dada, c'est les conspis. Un sujet tellement d'actualité que la réaction d'étonnement de Julia Roberts devant ce hobby peu commun a assez mal vieilli. Dommage qu'il ne fasse aucun mystère qu'à force de chercher la petite bête, Gibson trouve autre chose qu'une blatte. Mais il donne tout son sens au mot « illuminé » : il est un fou qui a raison. Donner raison a l'absurde, c'est un pari osé se heurtant d'ailleurs à l'écueil d'une fin qui, quoique retardée, est corrompue par un versement dans le style du film d'action, mais on peut compter sur la musique très bien vue pour consolider la construction. Et puis il y a Roberts.
Parfois, on croirait voir un de ces films d'action à la Limitless où la science-fiction donne son souffle au vent déjà fort d'une scénarisation à outrance, et bien qu'il soit difficile d'approuver cela sur le papier, la déception n'est presque pas au rendez-vous (même s'il y a un léger essoufflement). Et notamment, Complots ne se corrompt pas dans le genre de bassesses qui ferait se promener les personnages sur tout le spectre de la méchanceté relative... jusqu'à un certain point. Finalement, on s'attache au film parce que c'est dur de s'y attacher ; vague romance new-yorkaise version Les Hommes du Président, il devient un truc un peu foufou qui se prend tout le temps au sérieux, et pas sans raison. Alors j'approuve.
Créée
le 7 nov. 2018
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