Suite au suicide du frère aîné de la famille, les Clark emménagent sur l'île de Cradle Bay, afin de démarrer une nouvelle vie. Steve, qui se remet difficilement de ce drame, tente de s'intégrer dans son nouveau collège, dirigé par une bande d'élèves d'apparence calme et amicale, les Rubans Bleus. Mais d'étranges comportements et certaines rumeurs inquiètent Steve et ses nouveaux amis, une bande de marginaux. Depuis l'apparition du slasher sur nos écrans, dès la fin des seventies, le milieu estudiantin est devenu le théâtre de bon nombre de films de genre. Réalisé par un ancien pensionnaire de la maison X-Files, Comportements Troublants vogue donc sur cette vague. Mais, contrairement à la plupart des autres métrages, David Nutter se sert de cette base pour aborder plusieurs thèmes moins simplistes que les crises d'adolescents rebelles. En effet, le sujet principal de cette série B évoque un cas de conscience dans le domaine de la médecine, qui ne fera que s'amplifier au fil des progrès de la science : jusqu'où peut on aller dans l'éducation de notre progéniture ?


Le Docteur Caldicott (un Bruce Greenwood très à l'aise en écoeurant savant fou), ne possède aucune limite morale pour mettre en place un système permettant aux adolescents en difficulté de ne plus avoir le moindre défaut, utilisant une forme de lobotomie dont ont probablement été victimes la majorité des producteurs américains, aussi puritains que ces élèves qui parfois pètent les plombs. Ainsi, une jolie blonde s'encastrera dans un miroir après avoir eu des pensées impures à l'encontre du héros, tandis qu'un sportif boosté aux stéroïdes agressera deux types qui venaient de le bousculer, transformant un supermarché en champ de bataile. Comme dans tout huis clos paranoïaque qui se respecte, les autorités locales sont souvent dans le coup. Le sheriff du comté est interprété par un Steve Railsback fort convaincant en âme damnée de Caldicott, face à une jeune génération d'acteurs qui a fait du chemin depuis, de James Marsden (X-Men) à Katie Holmes (Madame Cruise), en passant par Nick Stahl (Terminator 3). Tous sont excellents et apportent un côté réaliste et concis à l'ensemble de l'oeuvre, donnant le beau rôle à des personnages d'habitude secondaires (les rebelles) qui, comme dans The Faculty, se présentent comme l'ultime alternative à une zombification en règle du collège.


Bien évidemment, Comportements Troublants ne possède pas l'aura planante du film de Rodriguez, mais il faut souligner le bon travail opéré par Nutter, qui s'entoure de comparses ayant fréquenté avec lui les enquêtes de Mulder et Scully (directeur photo, compositeur). Même si l'assaut final des Rubans Bleus n'a rien de très emballant, David Nutter avait eu le mérite, jusqu'au dénouement, de proposer une variante intéressante sur le thème de l'invasion interne, propre à la saga des Body Snatchers, signant un petit film qui se démarque principalement par son traitement, sérieux et efficace, et par son interprétation soignée.

Créée

le 29 juil. 2020

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Blockhead

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