Transgressions hyboriennes
Mandico veut faire sa version de Conan et ça donne un film de Mandico... à savoir décors délirants, Elina Löwensohn, du sexe, du dégueu, des costumes improbables sexy et dégueu et re Elina...
Par
le 4 mars 2024
21 j'aime
Ultra gore, ultra violent, ultra queer, "Conann" n’est certainement pas à mettre devant tous les yeux… C’est pourtant un objet cinématographique incroyable, où Mandico réinvente des mondes confinés, avec toujours ces paillettes de lumière sur certains plans. Alors que "Conan" était le symbole de l’invincibilité, "Conann" est montrée à différents âges, vieillissante, offerte en pâture à un groupe d’artistes dans une scène d’anthologie que ne renierait pas Julia Ducourneau. C’est aussi le film le plus politique de Bertrand Mandico, hommes de pouvoir ridiculisés, évocation de la guerre avec un clin d’œil appuyé à Liliana Cavani et son "Portier de nuit", le Bronx comme une scène de théâtre chorégraphiée… Il y a d’autres références cinématographiques, l’expressionnisme allemand et particulièrement le "Metropolis" de Fritz Lang, on peut penser également au dernier film d’Alexeï Guerman "Il est difficile d’être un dieu", et bien sûr à Guy Maddin. La caméra véloce et souple embrasse les scènes avec une grande virtuosité. C’est un film en noir et blanc … et rouge. Je n’avais jamais vu de tels inserts extrêmement rapides, comme les flashs de l’appareil photo du personnage incroyable de Rainer (un hommage à Fassbinder ?). Bertrand Mandico , dont c’est le troisième long-métrage, est vraiment le poil à gratter du cinéma français. Mais bon sang, qu'est ce que cela fait du bien de voir des films de cinéma, certes pas des futurs téléfilms, tellement radicalement différents du reste de la production. Il faut dire qu'en ce moment, de ce côté du cinéma, je suis plutôt gâté :)
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes L'étrange liste et Les meilleurs films de 2023
Créée
le 9 juin 2023
Critique lue 227 fois
3 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Conann
Mandico veut faire sa version de Conan et ça donne un film de Mandico... à savoir décors délirants, Elina Löwensohn, du sexe, du dégueu, des costumes improbables sexy et dégueu et re Elina...
Par
le 4 mars 2024
21 j'aime
Le cinéma de Mandico n’arrêtera jamais de nous surprendre. Après ses excellentes œuvres que sont Les Garçons Sauvages, Ultra Pulpe et Afterblue, le réalisateur revient, et à un niveau supérieur...
le 23 mai 2023
16 j'aime
2
La vache !!! Ca faisait longtemps que je n'avais plus vu un film aussi prétentieux.1h45 de phrases philosophiques sur une esthétique pompant allégrement "Les ailes du désir" de Wenders, le talent en...
le 27 sept. 2023
9 j'aime
10
Du même critique
La montée en puissance de Ryūsuke Hamaguchi ne cesse de s'amplifier ; « Passion » était encore joliment timide, « Senses » avait à mon goût un côté trop...
Par
le 30 août 2021
9 j'aime
22
"Tàr" est la collusion ratée entre la volonté de confronter un vieux monde (une certaine notion de la musique classique) avec l’actuel, biberonné au wokisme. Cela donne, par exemple : "Je ne joue pas...
Par
le 16 nov. 2022
8 j'aime
24
Eo est un joyau, un geste cinématographique sidérant, tant sont concentrés, dans un montage serré, des plans forts en à peine une heure vingt. Jerzy Skolimovski dit à la fin du film qu’il l’a fait...
Par
le 29 nov. 2022
6 j'aime
18