Dieu sait que j'avais peur pour cette suite de film. C'est une évidence après tout, faire une suite d'un film d'horreur comme Conjuring semblait facile, inspiré des enquêtes de Ed et Lorraine Warren, il y a beaucoup de sujet pour faire au moins une dizaine de film. Le problème étant de réussir à faire mieux ou au moins le même degré de réussite que le premier volet. Il y a eu bien des noms qui ont circulé quand aux réalisateurs de ce nouveau volet mais finalement, le maître de l'épouvante-horreur moderne a repris son droit et a accepté de réaliser la suite. Je parle bien entendu de James Wan. Vous l'avez compris, nous allons parler de Conjuring 2: Le Cas Enfield.


On m'a souvent demandé qui était James Wan, car oui, même si il compte pas mal de film à son actif, le réalisateur américain se fait très discret. Il n'est pas du genre à se mettre en avant, même pendant la promotion de ses films. Et pourtant, il est le maître de l'horreur de notre siècle. Si je vous dis que Saw était son devoir de fin d'études, si je vous dis qu'il est l'inventeur de Insidious, Conjuring et Dead Silence, oui, vous ne rêvez pas, c'est bien lui qui a inventé toutes les grandes sagas d'épouvante-horreur de notre siècle. Je respecte ce réalisateur, le travail qu'il a effectué pour le septième art est colossal et je le remercierai jamais assez d'avoir renouvelé le genre de l'épouvante-horreur au cinéma.


Voilà donc une petite présentation du monstre sacré que représente Wan pour le cinéma de l'épouvante-horreur. Revenons sur son nouveau film donc, Conjuring 2. Ce film a longtemps été à l'arrêt et pour cause, Wan disait en avoir fini avec les films du genre. Fort heureusement, ce n'est pas le cas puisqu'il a finalement décidé de revenir peut-être pour la dernière fois sur un projet d'épouvante, peut-être la dernière fois qu'il nous terrorisera comme il sait si bien le faire. Il refait appel à deux de ses acteurs fétiches, Vera Farmiga, une pointure du cinéma espagnole également, et le géant Patrick Wilson, qu'on avait déjà retrouvé dans Insidious, un autre film de James Wan.


Conjuring premier du nom avait terrorisé le monde entier, James Wan avait dit qu'il avait lui-même eu peur sur le tournage. C'était donc un véritable challenge que de réussir à faire mieux pour ce second volet, le pari était risqué mais le pari est totalement réussi. Cette fois-ci, le réalisateur a choisi de parler du Cas Enfield, aussi nommé Amytiville anglais. C'est le cas le plus documenté du paranormal. Attention, il ne s'agit pas d'un biopic mais d'un film inspiré de l'enquête que Ed et Lorraine Warren ont mené à l'époque concernant la maison. On suit donc le parcours d'une famille anglaise: une mère élève seule ses 4 enfants depuis que le père est parti. Un beau jour, des événements complètements inexplicables vont commencer à se dérouler. La jeune fille Jeannette semble être directement visé par ses événements. L'Eglise qui ne veut pas être trop impliqué demande aux Warren de mené une simple enquête de routine. Mais le mal a décidé de les pousser dans leurs derniers retranchements...


James Wan n'est pas un grand fan du cinéma d'épouvante-horreur moderne constitué essentiellement de "jump-scare" popularisé par la saga Paranormal Activity. Il préfère soigner son ambiance, en ajoutant quelques moments de sursauts mais de manière très précise, au moment où le spectateur ne s'y attend pas et c'est la que Wan fait très fort. Il nous présente une situation classique, on sent que le sursaut va arriver mais finalement il ne vient pas et au moment venu, totalement au dépourvu, il nous fait peur: que dire: magistrale. Réussir à jouer le serpent entre tous les moments où le spectateurs s'attend à avoir peur c'est un coup de maître.


A l'image d'un Scott Derrickson et ses excellents Sinister et Délivre-nous du mal, James Wan joue sur la tension, je ne sais pas comment il fait mais il parvient à sentir à quel moment la tension chez le spectateur est à son comble et c'est à ce moment là qu'il joue avec nos nerfs. Plutôt que de nous faire peur, le bougre s'amuse à nous montrer des baisses de tensions dans le film mais je n'en dirai pas plus sur ce sujet pour ne pas vous gâcher la plaisir.


Une nouvelle fois, le duo formé par Patrick Wilson et Vera Farmiga atteint la perfection en matière de prestation et de jeu. On sent que les 2 acteurs ont l'habitude de travailler avec le réalisateur. Les acteurs donnent au couple Warren une dimension humaine impressionnante, au point de nous les montrer comme des hommes croyant juste aux esprits plutôt que des hommes fous, une catégorisation que le véritable couple a subi lors de diverses émissions télés de l'époque. James Wan nous présente le couple comme un couple de sauveur, prêt à se sacrifier malgré le danger qu'il encourt, cela se ressent à travers le personnage d'Ed Warren qui incarne le chevalier face aux forces démoniaques. Lorraine Warren est torturé entre le désir d'aider les familles et ses visions où elles voient son mari mourir comme dans le premier volet. Il y a donc un travail énorme de la part des deux acteurs, une prestation à couper le souffle. Mais que dire de la performance ahurissante de la jeune Madison Wolfe. Elle est fantastique, pourtant son rôle n'était pas facile, mais là, je crois que James Wan a déniché une perle rare. Une jeune actrice à suivre donc.


Evidemment, je suis obligé de dire que les quelques perturbateurs qui étaient présent dans la salle en même temps que moi m'ont quelque peu dérangé, surtout la seconde fois mais il y a un phénomène qui n'a bluffé, tout le monde a arrêté de parler une fois la première heure passer, incroyable, comme si le film avait tout à coup intéressé tout le monde, pour mon plus grand plaisir donc.


Bilan


Conjuring 2 est le meilleur film d'épouvante-horreur de cette année, je pense que des films tels que American Nightmare ou Dans le noir ne pourront pas rivaliser avec le niveau de ce film. James Wan confirme une nouvelle fois qu'il est le patron de l'épouvante-horreur du 21ème siècle et nous offre un spectacle aussi bien terrifiant que beau. C'est pour moi la grosse claque de mois de juin et probablement de cet été. Ne tardez pas à aller voir ce film, vous ne serez pas déçu car James Wan nous offre son meilleur film depuis Saw je pense. Un grand bravo à lui.

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le 13 juil. 2016

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Bastien Rae

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