Pourquoi j'aime ça ?

Non parce qu'à première vue il y a tout un tas de choses qui pourraient me faire détester ce film : des effets artsy un peu m'as-tu-vu genre "oh ben j'ai laissé mon gros doigts devant la caméra oups hihi mais tqt ça donne un style", la quintessence du drame français à la mords-moi le noeud que j'ai pu détester ailleurs, là comme ça je pense aux récents Les Amandiers ou même Le Temps d'Aimer qui était nuuuul mais nuuuul.

Une première chose qui joue beaucoup : j'ai lu (et aimé) le bouquin. Donc je connais tous les thèmes sous-jacents à cette histoire qui ne sont pas forcément explicitement abordés dans le film (travail d'adaptation, etc). La fresque sociale, le bilan de la quarantaine, la nostalgie. A partir de là, un petit regard filmé rapidement ou la petite moue discrète d'un personnage m'évoque tout de suite pleins de choses. Je projette tout ce savoir pré-établi sur les images et en tire probablement beaucoup plus d'émotions que quelqu'un qui arriverait dans le film "à poil", comme l'amie qui m'accompagnait et qui n'a pas été très très emballée.

Sachant tout ça, toute l'esthétique un peu fiévreuse, décousue du film colle super bien avec cette histoire de quarantenaires en crise qui lâchent totalement prise le temps de quelques mois. Et ce qui m'a tenu dedans tout du long, c'est que le ton du film m'a quasiment toujours paru merveilleusement juste, avec les petites phrases, les petits regards qui font tout. On n'échappe à quelques tirades un peu trop mélodramatiques mais ça ne gâche pas l'ensemble non plus. Le petit "salut" de Greg quand Hélène part du mariage, au moment d'un "Lacs du Connemara" le plus triste jamais vu, nan y avait de très beaux moments quand même. On regrette la fin un peu trop soudaine, j'en voulais encore.

L'affiche par contre quelle horreur la nouvelle édition du bouquin va être invendable.