Dans une de ses nouvelles, Bukowski raconte avec humour la génèse du film et à quel point il l'a trouvé nul. Certes, cet amoureux de Mahler aux lèvres vissées à la bouteille n'aimait pas le cinéma, on peut donc supposer que n'importe quel essai de "l'incarner" à l'écran était d'avance voué à lui déplaire profondément, mais pour le coup, je comprends ses moqueries à l'égard de Ben Gazzara : trop doux, trop mou, il ne semble pas habité par la fièvre sexuelle, le désespoir ricanant, et aussi la joie solaire qui transparaissent de la somme de ses livres souvent plus ou moins autobiographiques. En un mot, il erre calmement et sans beaucoup picoler, baise une Ornella Mouton insignifiante dont la seule présence dans le film se justifie parce qu'à l'époque tous les mâles occidentaux et en particulier les italiens rêvaient de jouer à cache-cache toute une nuit avec elle, fait une lecture publique en prenant la pose d'un poète éthéré alors que Bukowski prenait plutôt celle d'un singe, et d'autres choses dont honnêtement je ne me souviens plus parce que tout ça ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. Bref, le film n'est pas mauvais en soi, un peu chichiteux peut-être mais après tout c'est un style qui ne me déplait pas forcément, par contre entre le modèle et sa représentation vous aurez compris qu'à mon avis il y a un fossé...
fabanski
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le 30 mai 2013

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le 31 mai 2013

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