Contracorriente (Undertow) est un film qui a perdu tout espoir. L'espoir, c'est ce qui anime Santiago dans sa relation cachée avec Miguel. Dans ce petit village de pêche péruvien, emprunt de catholicisme et animé par le bouche à oreille, Miguel est un homme respecté par les siens, qui vit avec sa femme, enceinte de leur fils et sur le point d'accoucher.

Santiago est un artiste peintre vivant en marge du village, n'exposant pas, marchant souvent seul et à l'écart de tous, son appareil photo à la main. Pas vraiment intégré, il devient le sujet de nombreuses rumeurs... Sur des plages isolées et dans une petite crique, il attend patiemment son amant à la double vie, pour lui voler quelques éclats de rire, quelques étreintes viriles, quelques instants de tendresse. Mais pour Miguel, pas question d'être homosexuel, il va bientôt être papa...

Malheureusement, Santiago meurt et son corps a été avalé par l'océan. Il apparaît comme un fantôme à Miguel, qui peut enfin vivre aux yeux de tous, et dans le plus grand secret, sa formidable histoire d'amour avec son Tiago. Quand il retrouve dans l'océan le corps de son amant, il refuse de faire le nécessaire pour que Santiago puisse reposer en paix, car il n'est désormais plus prêt à le perdre.

Une histoire originale pour un film traitant de l'homosexualité, avec un petit aspect de Ghost quand même, moins glamour dans un village péruvien que dans l'Amérique des années 90. Pourtant c'est un film qui a perdu tout espoir. Face à une histoire d'amour compliquée mais pour laquelle on aimerait que les choses changent, le scénario nous offre un "pour vivre heureux, vivons caché", ou les protagonistes n'accèdent qu'à l'amour complice que lorsque celui ci devient totalement invisible aux yeux du monde. Et quand tout est révélé, la normalité reprendra le dessus, à coup de devoir paternel, marital, et de soirée devant le foot. Le film n'est pas dénué de qualités, et le jeu des acteurs est à la hauteur de ce genre de production, même si j'aurai aimé une histoire d'amour beaucoup plus éclatante !
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le 6 févr. 2013

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Brice B

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