Un brin nostalgique, je me ressort un excellent film, que je connais déjà presque par cœur et qui me procure toujours autant de plaisir en le visionnant: COPLAND.
James Mangold débute sa carriere avec un scénario signé de sa main, incroyablement réussi, à tel point que Sylvester Stallone , Ray Liotta, Harvey Keitel, Robert de Niro ou encore Robert Patrick font tout pour jouer dans le film. Il faut noter l'audace d'écrire un western sous l’habillage d'un film policier. Car l'histoire emprunte la construction traditionnel du western, avec une petite ville tenue par les méchants, une montée en pression au fur et à mesure que l'on prend conscience de l'étendue de leurs méfaits, un shérif qui veux agir mais qui fait face à un ennemi en surnombre, et qui tient tout le monde par les couilles. Une situation qui sera d’ailleurs en partie reprise dans un nouveau film de Mangold, excellent remake de 3h10 pour Yuma, qui se trouve être un western non dissimulé cette fois.
Mais comme cela ne serait pas suffisant, l'histoire se voit doter de nombre de bonnes idées qui font la différence et donne à ce Copland la matière pour devenir unique. Comme l’idée du personnage principal, un bon gars un peu simple qui est résolument bon et juste, mais qui n'a aucun poids, aucun pouvoir, qui s'en est prit plein la tronche, sourd d'une oreille et malheureux en amour. Ce gars n'a presque rien en main mais va tenter l'impossible pour renverser la situation. C'est ce qui donne au film cette force, qui fait jubiler le spectateur, ce personnage qui incarne la frustration de monsieur tout le monde et va exploser à la gueule de l'oppresseur. Et le concept même de la flic-ville se suffit presque à lui même pour enflammer l'imagination.
Alors évidement, quand une intrigue aussi bonne avec des personnages aussi détaillés sont interprétés par d'aussi bons acteurs, rythmé par les musiques d'Howard Shore ( le seigneur des anneaux quand même!) ça donne de bon résultats, c'est sur. Reste que si un bon western se reconnaît aussi par un affrontement final mémorable, Copland réussit au la main son final, par une gestion parfaite de l'espace et une utilisation judicieuse de la piste son.
Copland ne révolutionne rien, ne remporte qu'un seul prix, n'explose pas le box office et ne bouleverse pas le public ni influence les futurs réalisateurs. Mais reste pour moi un maître étalon, un exemple de réussite pour un genre en totale perdition.