Entre choisir ses idoles ou faire respecter la loi !

Reconnu pour son travail approfondi avec sa réalisation Heavy, le cinéaste James Mangold poursuit sa carrière de metteur en scène en signant l’un des plus remarquables et violents polars noirs rarement vus au cinéma, Copland, un long-métrage se déroulant principalement dans une cité infectée de flics corrompus et pourris jusqu’à l’os. On peut considérer ce long-métrage comme l’un des westerns urbains les plus monumentaux à voir dans le genre policier. Le cinéaste revisite avec conviction le système de la justice américaine et ses défaillances profitables pour les flics se croyant au-dessus des lois, en portant un regard sombre sur les policiers se comportant comme des gangsters. Bien que le scénario soit légèrement dépourvu d’une certaine subtilité, le film brille sur un point particulièrement alléchant : Son personnage principal, le shérif Freddy Heflin.


Ce dernier est un shérif rêveur et suffisamment compétent pour exercer sa profession en toute netteté, malgré le fait qu’il soit sourd de l’oreille droit, un problème de santé l’empêchant de rejoindre les rangs de ses idoles de flics sadiques. Etre devant ce genre de vision nous amène à croire qu’on est dans une sorte de cour de récré, où les élèves les plus forts ignorent ceux qui sont considérés comme les plus faibles et se moquent d’eux par-dessus le marché. Ces derniers peuvent faire tout ce qu’ils leur chantent, personne viendra les balancer, au risque de s’attirer des ennuis. Dans Copland, c’est exactement le même genre de contexte, sauf que les risques sont plus grands et plus dangereux. Un sujet bien exploré, sérieusement soigné et surtout très bien démontrée par l’incarnation de Sylvester Stallone dans la peau du shérif obèse Freddy Heflin, un rôle à contre-emploi et inattendu puisque celui-ci s’est construit une réputation solide pour ce qui est de se glisser dans la peau d'action man. .


Ayant pris de 20 Kilogrammes, Sylvester Stallone voulait prouver à tout le monde qu’il était capable de jouer des rôles dramatiques et prouver son talent d’acteur, sans camper un rôle de cogneur burné ou de sauveur du monde. Et pour tout dire ! Il est vrai qu’il est extrêmement épatant dans la peau d’un membre des forces de l’ordre fragile et influencé, on découvre avec surprise une nouvelle facette artistique aussi intéressante que captivante que celles qu’on ait déjà vues dans la plupart de ses longs-métrages tels que les Rocky ou les Rambo. De plus, il est face à un casting viril et composé de grands gueules d’acteurs du cinéma américain des années 90 tels que Harvey Kietel, Robert Patrick, Peter Berg ou même Robert de Niro. Chacun de ses derniers livre une prestation indéniable de leurs personnages et manifeste une violence âpre dans leurs agissements.


Ils sont tous bien représentés dans leurs milieux, la caméra est continuellement braquée sur leurs faits et gestes les plus éhontés. James Mangold profite à fond de cet atout pour accentuer la noirceur et la corruption régnant dans sa production, en situant son film dans un environnement new-yorkais conforme à l'histoire du long-métrage. Bien que le film soit truffé de quelques longueurs, on s’embarque aisément dans une vision cinématographique où l’héroïsme se voit sous une nouvelle définition, surtout pendant une phase finale explosive et vengeresse. Quelques défauts détectés mais pas nombreux pour faire de Copland une œuvre exemplaire et emblématique, une référence en matière de polars noirs, avec un scénario judicieux et soigneusement bien écrit, cachant une terrible vérité. 9/10



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le 2 mai 2018

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