Coraline
7.2
Coraline

Long-métrage d'animation de Henry Selick (2009)

Premier long-métrage maison du studio Laika (la firme avait bossé jusque là sur des courts-métrages ou sur des productions d'autres studios comme le Corpse Bride de Tim Burton), Coraline est l'adaptation du roman éponyme de Neil Gaiman, et aura connu un certain succès public et critique, sauf en France, où le film aura eu du mal à trouver son public, pas aidé par une campagne publicitaire ne sachant pas franchement comment vendre la chose.


Bénéficiant d'un budget confortable de 60 millions de dollars, Coraline est une pure merveille visuelle, un enchantement de chaque instant. Les animateurs accomplissent un travail absolument remarquable sur la gestuelle et les textures,enterrant sans problème la concurrence, même si certains pourront regretter une certaine froideur, loin des petits cafouillages (souvent intentionnels) des studios Aardman.


Cauchemar psychanalytique convoquant nos peurs les plus enfantines, Coraline confronte la fantaisie à un quotidien bien morne, mais inverse efficacement l'échelle de valeur, la gêne et l'effroi venant non pas des ténèbres, mais des couleurs chatoyantes, des rires et de la joie. Peu conseillé aux tout petits, le film nous plonge dans une atmosphère malsaine et angoissante, offrant certaines images limite traumatisantes.


Subsistent deux problèmes empêchant à mes yeux Coraline d'atteindre les sommets du genre. Dans un premier temps, son rythme, il faut le dire laborieux, surtout que le film dépasse d'un poil l'heure et demie habituelle. Ensuite, il est difficile de s'identifier à une gamine limite antipathique pendant la majorité du film, d'autant que son design, loin d'être raté au demeurant, lui donne souvent des expressions de sale petite conne. J'ai bien conscience que cet aspect entre dans son cheminement, dans une sorte de parcours initiatique, mais cela m'a un peu sorti du film.


Un manque flagrant d'émotion et de rythme étonnant de la part du metteur en scène du cultissime Etrange Noël de Monsieur Jack, mais qui n'empêche cependant pas Coraline d'être un conte moral très intéressant et réellement flippant, techniquement irréprochable et bénéficiant de la superbe partition de Bruno Coulais.

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le 24 août 2015

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Gand-Alf

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