Pour son premier long-métrage, Nicolas Silhol s'est basé sur la série de suicides survenue à France Télécom depuis les 2000's. Pour cela, il opte pour une pure fiction, avec une société fictive n'ayant rien à voir avec la télécommunication (on est dans le milieu de l'agro-alimentaire).
Nous sommes insérés dans l'entreprise par le personnage de Céline Sallette, directrice du personnel. Une personne froide et intéressée, voyant avant tout son profit et se dédouanant de tout. Jusqu'au moment où un suicide arrive et que sa tête est mise à prix. Le personnage ne changera pas vraiment au cours du film ou du moins, elle essayera de se sauver les miches face à une situation incontrôlable. Elle montre toutes les magouilles d'une entreprise prête à tout pour dégager du personnel, quitte à user de sales méthodes.
Le réalisateur signe un film d'horreur social par excellence, où les rares traces d'humanité ressortent plus des cadres que de ceux censés les encadrer. Une idée du vivre-ensemble où chacun se dédouane et essaye de trouver un bouc-émissaire à leur place. En l'occurrence le personnage de Sallette. Elle devra se battre comme les employés qu'elle dégageait avant.
Corporate est donc un film rude, délivrant une vision sinistre d'une réalité qui l'est tout autant.