Tout est dans le titre

Bon, alors, Cosmic Sin...
C'est totalement le genre de film qui porte très bien son titre et pour lequel on sait pas par quoi commencer côté critique tant RIEN ne va.

Je pourrais me contenter d'un troll et citer La Cité de la Peur et le cultissime "Je n'écrirai rien sur ce film : c'est une merde !", mais ça serait beaucoup trop simple. Non, quand on voit quelque chose qui repousse tellement les limites de la daubitude, de la nullité, qui creuse tellement qu'on croirait trouver du pétrole, qui ferait presque passer Uwe Boll pour quelqu'un de compétent (PRESQUE, j'ai dit, on n'en est pas encore là !), il faut s'y confronter frontalement et bien faire comprendre qu'on est face à une leçon de cinéma, dans le sens où c'est tout aussi parfait que House of the Dead pour résumer tout ce qu'il ne faut PAS faire !

Et quitte à commencer quelque part, on va commencer par le scénario, parce que c'est au moins rapide à résumer : des vilains aliens ont attaqué des Humains, des gros bras musclés de l'armée vont aller buter les vilains aliens.
Voilà, c'est le post it qui a servi de scénario à Cosmic Sin. On a bien un contexte au début, mais il sert à rien. On a bien l'idée que éradiquer toute une espèce est un "péché cosmique" et que ça doit être mûrement réfléchi, mais vous savez comment c'est, la réflexion et l'armée, surtout dans les films.
Bref, le type qui a écrit ça (ah, tiens, c'est le réal, ça explique bien des choses...) écrit comme un gamin de 10 ans qui sort d'une partie multi de Call of Duty et veut réécrire la chose comme si c'était un monument d'écriture. Remarquez, si l'écriture avec le cul était récompensée, ce film mériterait la palme d'or ultime.

Et ça ne s'arrête pas au scénario.
Les personnages sont à un niveau tellement abyssal de connerie que le gouvernement passerait pour un groupe de génies à côté !
Dès le début, on tape fort : 2 personnes agressées, ça commence à tirer, mais à la radio, ça s'égosille sur une seule question, à savoir "Contact positif ou négatif ?".
Bah, ça tire dans tous les coins, ça m'a l'air vachement positif et pacifique, moi, comme contact, hein.
Pas mieux quand les survivants "zombifiés" sont ramenés et attaquent tout le monde, puisque la scientifique du groupe s'égosille sur la même question. Genre se faire massacrer, ça a l'air très positif aussi.

Et tout le film est comme ça, d'autant plus que c'est tellement dirigiste que c'est prévisible, sans même parler des motivations des aliens, hyper recherchées et réalistes : ils sont violents juste parce qu'ils sont violents. Voilà. C'est leur culture, leur religion, ils ont pour seul but de faire la guerre.
Je ne connais pas une seule civilisation qui ait entièrement bâtie là-dessus, mais, hé, le cliché du sauvage barbare assoiffé de sang, ça permet de légitimer un massacre tranquillou. Surtout que les méchants sont tellement méchants qu'ils sont tous habillés de noir, en capuches, masqués (agrougrou, je suis méchant !), on verra jamais à quoi ils ressemblent.

Bien évidemment, comme dans toute bonne daube, y a du nawak et du Deus ex Machina.
L'équipe qui embarque une bombe instable ? Check.
Saut directement dans l'espace en scaphandre avec des masques holographiques qui doivent pas protéger grand chose ? Check.
Arrivée sur la planète (évidemment à l'atmosphère terrestre, hein) à vitesse grand V en se foutant du mur thermique ? MAIS OF COURSE !
Bruce Willis qui se retrouve avec un lien télépathique de nulle part avec le grand méchant parce qu'il a pris contrôle du corps de son love interest ? Bah, bien sûr.
Je pourrais résumer tout le film comme ça, tellement rien ne tient la route...

Quant aux effets et au budget...
S'il y a un poil d'effort sur les exosquelettes et les scènes spatiales, le reste est tourné entre une forêt et deux entrepôts, l'un d'eux contenant notamment, ce qui est fort crédible, un canon orbital de très haute puissance.
Pas de sécurité, rien, juste un vieil entrepôt. Et bien évidemment, y a le sacrifice de rigueur dans ce genre de navet. On pourrait presque revoir Armageddon, mais en bien plus cheap, nettement moins fun, et sans le sacrifice de Bruce Willis.

Bruce Willis, parlons-en.
En tant qu'enfant des 90s, j'ai un grand respect pour Bruce Willis, à jamais John McClane et quelques autres persos mémorables. Mais là...
Soyons clairs : tout le monde est nul, Steven Seagal en serait presque un candidat à l'Oscar du meilleur acteur, et j'exagère à peine.
Mais alors, Bruce... Le mec n'en a juste plus RIEN à foutre de ce qu'il tourne et ça se sent.

Il arrive, il encaisse son chèque, il joue sans énergie ni conviction, et en vient carrément à être indigne d'un nanar, vu son implication (c'est dire !).

S'il y a bien un péché cosmique dans cette histoire, c'est pas l'éradication d'une race (et si vous voulez une vraie bonne histoire de SF sur le dilemme du pouvoir assez grand pour éradiquer une race et une vraie réflexion dessus, regardez donc Genesis of the Daleks), c'est tout simplement l'existence de ce machin.
Et vous ne savez pas encore le pire...

Il semble que Edward Drake veuille remettre ça avec Bruce Willis dans pas moins de QUATRE FILMS ! (Apex, Gasoline Alley, American Siege, Anti-Life, d'après Allociné...)
J'ai presque hâte de voir jusqu'où ils peuvent creuser ensemble.